PROPOSITIONS D'AXES POUR VILLARCEAUX III

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Prière d'indiquer, si possible de manière succinte, les principales thématiques envisagées dans le cadre d'une réflexion sur la transition


Projet d'écoosystème proposé par Julien et Patrick
Place des territoires et des municipalités

Pacte pour une transition citoyenne du CTC


Renforcement des liens inter-réseaux (CRID)


Démocratie horizontale et élargie.


TEXTES ET DOCUMENTATION


Projet de "déclaration chapeau" pour situer l'enjeu international de nos projets (Patrick)
V181105 a voir document ci joint
Après l'arrivée au pouvoir d'un candidat neofasciste au Brésil qui cumule la menace sur la démocratie, l'atteinte aux droits humains, l'irresponsabilité écologique et la régression sociale, nous nous proposons de travailler à une déclaration commune que nous reprendrions notamment lors du 70 ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme en décembre 2018. Nous proposons d'inscrire nos différents projets citoyens dans la perspective de cette déclaration ouverte aux amendements jusu'au 5 novembre.

Nous citoyennes et citoyens du peuple de la terre sommes conscients du danger mortel qui pèse sur le devenir de notre commune humanité. Un double dérèglement climatique menace en effet celle ci et peut la conduire à sa perte. Celui qui s'exprime sur le plan écologique par le risque de voir notre terre-mère, notre terre-patrie devenir une terre-serre inhabitable pour un nombre croissant d'êtres humains : plus d'un milliard si l'augmentation des températures atteignait le seuil de 4°C, beaucoup plus encore si ce seuil était dépassé. Mais ce réchauffement moyen qui conduit à l'accentuation de phénomènes extrêmes -inondations autant que sécheresses, incendies ravageurs autant que cyclones et tempêtes- a une autre face qui relève, elle, de la glaciation : glaciation émotionnelle et relationnelle qui s'exprime par le creusement des inégalités, le mépris des plus pauvres accusés d'être des assistés et, plus gravement encore, sous l'effet de la peur du déclassement, la lutte des victimes entre elles : ouvriers, précaires, sans abris, immigrés : chacun se sentant menacé dans le peu qu'il a acquis ou qui lui reste se croit menacé de voir plus victime ou plus misérable que lui prendre sa place. Le fondamentalisme marchand, par son avidité, son cynisme, ses inégalités, a enfanté son double monstrueux : le fondamentalisme identitaire qui peut prendre aussi bien des formes religieuses que xénophobes ou nationalistes ou s'exprimer autant par les armes que dans les urnes. L'arrivée au pouvoir d'individus qui sont à la fois des menaces pour la Démocratie et les Droits humains, à commencer par ceux des femmes, mais aussi des menaces pour les équilibres écologiques en constitue une manifestation de plus en plus dangereuse : aux Philippines, en Hongrie, aux États Unis, en Italie, au Bresil désormais, partout des forces aussi criminelles socialement qu'irresponsables écologiquement menacent l'humanité dans ce qu'elle a de plus vital : Vivre en paix sur une planète habitable.
L'instrumentation des peurs, la manipulation de l'information et des campagnes électorales font qu'aujourd'hui, comme dans les années trente, des irresponsables et des criminels peuvent arriver au Pouvoir en s'abritant derrière des formes apparemment légales, profitant du cynisme des uns, de la peur ou de la lâcheté des autres.
Face à ce double risque nous déclarons pour notre part que dans cette bataille mondiale qui s'annonce nous refusons de céder à la peur et de tolérer passivement la propagation de ce danger mortel. Nous allons organiser partout une Résistance créatrice fondée sur le refus de la régression sociale, de l'irresponsabilité écologique et de la mise en cause des Droits humains fondamentaux.
Nous déclarerons illégitime tout Pouvoir ne respectant pas l'un des trois piliers essentiels du vivre ensemble de l'humanité sur une planète sauvegardée : la Déclaration universelle des Droits humains, les pactes sociaux des Nations Unies et les conventions internationales visant à assurer la soutenabilité écologique de notre planète, en particulier l?accord de Paris sur la lutte contre le dérèglement climatique.
Nous refuserons par tous les moyens non violents en notre possession, y compris le boycott ou la désobéissance civile à l'égard de pouvoirs illégitimes de nous laisser dominer ou intimider par ces pouvoirs. Nous organiserons partout où nous le pourrons des territoires-refuges pour les victimes de ces pouvoirs, des oasis de vie face aux déserts de mort que fabriquent de concert la régression sociale, l'irresponsabilité écologique et l'atteinte aux Droits humains. Nous nous organiserons pour construire cette Résistance créatrice mais aussi pour faire Vivre positivement, entre toutes celles et tous ceux qui en auront fait le choix, les valeurs économiques, écologiques, sociales politiques, culturelles d'une société du Bien Vivre. Nous travaillerons à relier entre eux tous ces territoires refuges, tous ces oasis de vie, depuis les quartiers de nos villes, les villages de nos campagnes jusqu' à celui de notre Terre-Patrie. Nous poserons un acte solennel en ce sens lors du 70 ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme .


Texte martyr "Pistes post-Villarceaux" de Patrick
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Il est important, si nous voulons réussir la rencontre de Villarceaux, d'anticiper sans attendre la suite de ce que pourrait produire un processus de convergence dynamique entre nos trois réseaux. Processus qui pourrait aussi être proposé à d'autres acteurs partageant des valeurs proches ( je pense notamment aux Colibris qui ne sont pas (plus) membres de l'un de ces regroupements , à des acteurs de l'ESS au delà du labo de l'ESS qui lui est membre à la fois des Jours heureux et du CTC ou à nombre d'acteurs aujourd'hui inorganisés qui se retrouvent dans les projets sur le climat au delà du processus initié par Alternatiba) ou aux acteurs qui se sont retrouvés soit lors du forum International du Bien Vivre de juin soit lors de l'université des mouvements sociaux et citoyens d'août.

Il me semble qu'il nous faut explorer la piste de projets plus ambitieux que celui d'une plate forme commune. La gravité de la situation actuelle devrait nous conduire à aller plus loin en combinant les formes actuelles de reliance pratiquées par l'archipel, le CRID et le CTC avec des formes de mouvement et d'ouverture à des personnes et pas seulement à des organisations. On a vu ainsi l'importance prise par l'implication de citoyen.ne.s inorganisés lors de la marche de Paris sur le climat.

Ce Mouvement devrait élaborer , à mon avis sans grande difficulté sur le fond, une charte commune qui réunirait les principes énoncés par les trois collectifs : ceux de la Transition citoyenne portes par le CTC, du Bien Vivre en acte portes par les Jours heureux et de la solidarité internationale portes par le CRID. L'aggravation de la situation écologique, sociale et démocratique nous conduirait, je pense à intégrer fortement dans cette charte commune l'exigence de travailler à des réponses résiliantes face à des risques accrus d'effondrements. Sur la base de cette charte les trois axes retenus en principe pour Villarceaux seraient élaborés et expérimentés au cours des mois suivants afin de converger avant la fin 2019 sur un grand rassemblement permettant aux membres des organisations mais aussi à des personnes se reconnaissant dans cette charte de se retrouver et de travailler aux pas suivants.

Les trois axes actuellement retenus sont les suivants :
- L'axe ecosytemique ( que nous écrivons ecoosytemique) mettant en oeuvre une autre approche de la Richesse et de la monnaie ( donc aussi de la comptabilité, de la fiscalité, du revenu et de l'emploi) capable de nous sortir de la dépendance soit à l'égard d'un sytème marchand gangrené par la finance spéculative ou d'un système public de plus en plus erratique ( baisse des subventions, des contrats aidés, instrumentation des associations etc.)
- L'axe Politique mettant en oeuvre une Alternative Cooperative, qualitative et participative aux formes actuelles d'une Democratie compétitive, quantitative et délégative, forme à bout de souffle et incapable de s'opposer à la montée des logiques autoritaires ou oligarchiques.
-L'axe culturel mettant en oeuvre les pratiques coopératives culturelles, éducatives , voire spirituelles, là aussi alternatives aux formes compétitives (ou guerrières ) qui peuvent prévaloir dans les enjeux du rapport au sens dans les collectifs humains.

Dans les trois cas il s'agit non seulement d'organiser des résistances, ou des resiliences communes, mais d'aller le plus loin possible dans l'expérimentation anticipatrice de ce que nous préconisons par ailleurs. C'est la stratégie du RÊVE proposée par plusieurs membres des trois collectifs alliant le R de la Resistance créatrice, le E de l'expérimentation anticipatrice, le V de la Vision transformatrice, le E de l'évaluation démocratique et le R de la Resilience refondatrice. Reve dont l'énergie est celle du Bien Vivre en acte comme nous l'avons proposé tant lors du forum International sur le Bien Vivre que lors de l'université des mouvements sociaux et citoyens avec le module : Vivons les Jours heureux sans attendre !
Sur l?axe ecosytémique une réunion importante a lieu lundi pour lancer ce processus très ambitieux qui vise à construire un modèle cohérent avec l?encastrement de l?économie dans l?écologie et avec une approche de la richesse fondée sur ce qui compte et non pas d?abord ce que l?on compte. Voir sur ce point la note sur le projet ecosytémique envoyée par ailleurs. Nous aurons pour la réunion de mardi un premier retour sur cette rencontre.Les propositions émanant du réseau des convivialistes de participations symboliques croisées et d?un signe de reconnaissance commun (cf texte d?Alain Caillé présent à notre réunion du 21) participent bien sûr de cette approche et peuvent en constituer la première étape.
Sur l?axe culturel également très important je reviendrai dans un autre texte car je veux l?éclairer par les approches issues du Printemps de l?éducation et le croiser avec les propositions des Dialogues en humanité.

Je voudrais insister ici sur l'axe Politique car c?est lui aussi qui pourrait nous permettre de sortir de la dispersion et du manque d?inscription dans la durée de nombre de résistances ou de projets portés par nos mouvements respectifs. Là aussi il s?agit de faire vivre, en notre propre sein et sans attendre, les formes démocratiques renouvelées que nous proposons pour des changements structurels par exemple dans les mesures proposées par les Jours heureux lors des élections de 2017, ou les propositions de big bang démocratique, de chambre du futur, de conseils de sagesse proposés par plusieurs de nos mouvements. Il s?agirait donc de constituer à terme un parlement citoyen et , sans attendre , d?organiser des votations citoyennes afin de choisir chaque trimestre ou semestre le grand objet de Résistance et le Projet commun à partager ou à co-construire.

Une fois adopté, après un temps fort d?information et de délibération, ces deux projets ( ou davantage si des moyens suffisants le permettaient) bénéficieraient des moyens mis à disposition de l'écosystème notamment issus de "la taxe Copin », d?une contribution mensuelle des personnes et des organisations appliquant le principe du lien entre contribution publique et citoyenneté exprimé par l?article 14 de la déclaration des droits de l?homme et du citoyen : « tous les citoyens ont le droit de constater, par eux mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d?en suivre l?emploi,et d?en déterminer la quotité, l?assiette, le recouvrement et la durée ». Cette approche serait complétée de la possibilité d?une contribution en temps ce qui suppose également que dans l?écosystème l?échange, voire l'épargne de temps soit aussi reconnu comme un élément structurel.

Ces moyens logistiques, de communication , ces outils numériques partagés, viendraient appuyer l?engagement de mobilisation citoyenne de tous les acteurs membres de ce mouvement-archipel. Il s?agirait aussi de mettre en application le principe : on ne lâche pas l'objectif tant qu'il n'est pas réalisé côté Projet ou victoire partielle sur objet de Résistance. On rejoint ainsi plusieurs objectifs défendus aujourd?hui autour du thème du « lobby citoyen » d?obtenir enfin des victoires partielles face au système marchand dominant mais sans les malentendus que cette expression peut provoquer (cf la différence entre plaidoyer et lobby défendue par plusieurs organisations de solidarité).

A titre d'exemples on pourrait démarrer sans attendre avec le choix d'un objet de Résistance commun entre plusieurs luttes actuelles : procès contre Monsanto sur le glyphosate, lutte contre le projet Europacity , pétition coquelicots sur les pesticides, lutte contre évasion fiscale initiée par « les faucheurs de chaises »?

Et faire de même sur un Projet à mutualiser : Ex les villages alternatifs d'Alternatiba , l'expérimentation en cours à Notre Dame des Landes, l'organisation des marches sur le climat, les territoires pionniers de l?économie sociale et solidaire . On lancerait ainsi la procédure permettant un premier grand rendez »» du parlement citoyen et l?organisation du processus de votation citoyenne début 2019.

Cette approche permettrait aussi d' investir dans la perspective de « réappropriation citoyenne du politique » les enjeux des campagnes électorales europennnes (2019), municipales (2020) législatives et des présidentielles (2022) . Elle Intégrerait fortement l'approche resilience notamment dans l'interpellation des pouvoirs publics sur les plans de résilience à mettre en oeuvre en cas d?effondrements partiels ou systémiques*.

*Le mouvements Sol des monnaies citoyennes a par exemple demandé que les collectivités territoriales se dotent de plans de résilience face à une crise financière majeure au même titre qu?elles doivent le faire sur des risques majeurs de type inondations, Seveso, nucléaire etc.