Les Pitchs reçus ...ou à venir
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Tableau de Synthèse proposé par Claude : Les points forts des récits 2018 OsonsLJH
Liste de "pitchs" >> Récits multiples / histoires de vie / nouvelle société
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Crise climatique: nouvelles relations ville-campagne ?
Crise climatique: nouvelles relations ville-campagne ?
ELEMENTS DU PITCH VOTRE PITCH (1 000 mots au maximum)
1) La prémisse Une ou deux phrases qui résument l'idée directrice. La forme typique d'une prémisse est : "Dans telle arène, à la suite de tel incident déclencheur, tel personnage se bat contre tels obstacles pour atteindre tel objectif". On y trouve forcément un-e protagoniste, l'essentiel de sa caractérisation et son objectif, ainsi que des incidents déclencheurs.
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L?année 2025 en France. Romain, un jeune ingénieur agronome de 33 ans décide d?arrêter sa prometteuse carrière dans une grande entreprise de l?agrobusiness afin de reprendre les terres que sa famille allait perdre à cause de la conjoncture économique et les conditions climatiques de plus en plus adverses. Il commence à se battre pour éviter un « nouvel-dernier » exode vers les villes déjà collapsées et le videment des campagnes, en remettant en cause ses ambitions professionnelles et ses convictions personnelles. |
2) Le genre Voire le sous-genre dans lequel est écrite l'histoire : on peut également croiser deux genres ou sous-genres. Référence : https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_genres
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Drama |
3) Le contexte Si le monde décrit est différent du nôtre actuel
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Le contexte est bien le nôtre actuel mais exacerbé à cause des conditions climatiques de plus en plus extrêmes et la raréfaction des ressources qui rendent les moyens de production classiques moins efficaces et plus couteux, ainsi qu?une forte baisse de rendements. Seulement les grands groupes détenant la technologie et l?argent sont capables de continuer à produire de manière « rentable » dans un système de production agricole as usual. Les gouvernements cèdent aux lobbies de ces groupes puissants, ainsi qu?aux chaines agroalimentaires, sous prétexte de devoir approvisionner des aliments au monde entière. Le monde rural (petits paysannes et villages) commence à d?effondre et la physionomie des campagnes n?est plus la même. Les paysannes se sentent forgés à vendre ses terres et s?installer dans des centres urbains, où ils auront encore accès à des les services sociaux mais de plus en plus collapsés. Dans les grandes villes, les procès de gentrification grandissent, pendant que les offres d?emploi diminuent? |
4) Le ou les enjeu(x) clef(s), la ou les question(s), le ou les dilemme(s)... |
Comment trouver les interstices où il puisse toujours agir de manière positive ? Comment confronter ses propres démons et devenir un militant engagé contre l?entreprise que lui avait autant donné ? Quel était en fin de compte le « vrai parricide » ? Comment changer son avenir économique assuré dans le monde entrepreneurial par un futur incertain mais à la fois nécessaire pour la soutenabilité du monde ? Quoi faire de toutes ses ambitions ? |
5) Une présentation du ou des protagoniste-s Incluant une rapide caractérisation socioculturelle, physique, psychologique et/ou morale (selon la pertinence) |
Romain est un jeune ingénieur agronome français, diplômé de l?ENSAT Toulouse en 2015, travaillant dans un grand groupe de l?Agrobusiness en 2025. Il avait grandi au sein d?une famille paysanne, de classe moyenne, dans la Normandie. Il avait choisi de faire des études en agronomie car il songeait de devenir un jour grand décideur des politiques agricoles de l?Europe, dans un monde de plus en plus peuplé avec grandes demandes d?aliments. En reniant un peu de la vie simple et tranquille de sa famille, depuis son jeune âge il avait développé des fortes ambitions et il se sentait prêt à faire face aux défis qu?il trouverait sur son chemin. En traversant des conflits personnels ainsi que professionnels entre 2025 et 2035, petit-à-petit, il deviendra un « néo-paysanne » militant pour la transformation des modèles agricoles, en défendant la production et le développement locaux. |
6) Un résumé dynamique du début, du milieu et de la fin de l'histoire En insistant sur les conflits émotionnels (sans rentrer dans les détails) |
Tout semblait bien se passer jusqu?au moment où les choses ont commencé à lui montrer une autre réalité : dû aux conditions climatiques extrêmes et à la versatilité économique, son père commençait à réfléchir à la vente de ses terres et quitter enfin la campagne pour s?installer dans une ville. Entre ses collègues de travail, il avait toujours entendu parler de la collecte et la gestion des données, puis du développement d?applications pour gérer la production agricole depuis un confortable fauteuil au bureau? Drôle de système ! Mais bien sûr, à la hauteur des expectatives technologiques de la première moitié du XXIème siècle ! Mais plus il entendait parler de ça, plus la fascination d?autre fois par le confort la techno devenait l?effroi de l?image des campagnes vides, là où il jouait quand il était petit, gérées par les « télécommandes » des grandes têtes, l?idée d?un nouvel-dernier « exode » vers les villes déjà collapsées et la peur de perdre une partie de son identité, lui ont amené au point du départ : en 2015 avec ses 23 ans en le diplôme sous le bras. Quoi faire alors ? Comment rattraper les choses sans qu?il soit trop tard ? Il rencontre des membres des associations qui militent pour la vie paysanne, la permaculture, etc? Pas facile de sortir de son propre monde et découvrir d?autres options, même pas pris en compte par les professeurs quand il était à la fac. (Et il se sert de l?espace de l?Archipel pour se sentir accompagné dans son nouveau projet de vie, qui est aussi un nouvel projet de société qu?il doit appréhender.) A ses presque 40 ans, il doit faire face à une reconversion professionnelle pas facile ni évidente quand un carrière ascendante rapide lui avait été promise dans son entreprise. C?est le moment de remettre en question sa vision acquise du monde et de donner un vrai sens à ses ambitions. L?arrivée de son premier enfant et aussi un élément déclencheur dans ses nouveaux choix. Décidé à s?installer avec sa famille dans la ferme de ses parents, Romain retrouve l?énergie de ses 23 ânes et met toutes ses compétences à la récréation d?un espace auparavant condamné à la désolation. |
7) Les conflits Etant possiblement de trois natures : les conflits entre un personnage et d'autres personnages, les conflits entre un personnage et le monde/la société/le système et les conflits internes au personnage (psychologiques et moraux)
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Les ambitions et rêves professionnels de Romain s?écrasent devant la potentiel idée de la disparition des paysages ruraux de son enfance. Sa partie de responsabilité face à la « dissonance cognitive » qui représente le fait de faire professionnellement partie active d?un monde qui est en train de détruire une grande partie de son univers personnel. ? à suivre !! |
créée le 11.09.2018 à 16:28, mise à jour le 01.11.2018 à 10:15
Etre enfant en 2050?
Etre enfant en 2050?
Aujourd?hui c?est lundi ! Je vais avec Lupio, mon chien, au Jardin des Savoirs. Evidemment, mon chien est bien éduqué grâce à un site spécialisé dans la formation canine. Ce qui m'a permis de l'amener avec moi. On y va tous les matins de la semaine pour rencontrer les autres enfants du quartier, apprendre ensemble à lire, écrire, compter, planter et récolter, transformer le bois et construire ensemble. Avec les autres enfants nous initions l'apprentissage des mathématiques en utilisant un boulier en bois qui est à la fois pour nous très amusant et éducatif. L'idée nous est venue après avoir visiter ce site, vous pouvez également le voir. Pour nos rencontres, ce sont chaque fois les parents et d?autres adultes qui viennent nous apporter leurs propres connaissances, ça change chaque semaine, et le lundi est ma journée préférée : c?est le moment où l?on décide ensemble sur quoi on va travailler dans la semaine. Je crois que ce sont les parents de Maéva, Louane et Medhi qui seront avec nous cette semaine, puisque nous étions avec eux il y a déjà trois mois, la dernière fois on a étudié la conjugaison, il y aura aussi l?ébéniste car il aime bien faire parler le temps à travers le bois. Un rond c?est le passé simple, le rond du dessous c?est le passé composé, le rond encore dessous c?est le plus que parfait. Il disait que l?on ne pouvait pas conjuguer le futur avec les arbres? C?était amusant parce qu?ils n?étaient pas toujours d?accord, et c?est Louane qui a finit par dire que le temps c?était surtout la pluie et le soleil, ça les a fait beaucoup rire, je n?ai pas trop compris.
Dans notre groupe, nous sommes 23, ça s?est fait au début parce que nous étions de la même année, de toute façon plus il y a de naissances une année, plus il y a de parents pour assurer ! Après les trois premières années, ce ne sont plus les mêmes adultes mais ceux des autres groupes qui nous proposent des activités, et ça change tous les ans. Le samedi, c?est le jour où nous racontons à notre tour, ce que j?aime bien avec mon amie Leila c?est qu?on raconte les rêves de l?autre. Ça c?est pour les matinées, les après-midi on peut aller approfondir ce qui nous a plu avec d?autres adultes ou enfants, jouer ou participer aux tâches collectives. Mais moi je préfère rester au Jardin des Savoirs avec Lupio, il s?est fait beaucoup d?amis depuis que je l?emmène là-bas, et pendant qu?il joue avec eux, je raconte mes rêves à Leila et elle les siens, elle fait des cauchemars en ce moment avec des escargots géants? Elle est d?accord pour que je raconte son cauchemar samedi et elle va faire des dessins pour l?illustrer. Samedi dernier, c?est Mao qui a raconté l?histoire de sa famille, ils ont vécus dans plus de 16 pays depuis 40 ans, c?est incroyable?
D?ailleurs la semaine prochaine, c?est une semaine particulière, une fois par mois on prépare un voyage, une ?uvre, ou un chantier qu?on met en place le mois suivant. Il y a trois semaines, nous sommes partis à la montagne, c?était un échange avec un autre Jardin des Savoirs dont les enfants ne connaissaient pas la ville. On a été dans les familles des autres, et on a rencontré les autres enfants et adultes là-bas, il y a plein d?échanges comme ça partout et ce qui me donne le plus envie, c?est la forêt ! J?ai adoré la construction de cabanes dans les arbres que l?on a fait l?après-midi du jeudi, et aussi ce bruit du vent dans les feuilles, ça fait plein de murmure? D?ailleurs ça m?a fait faire des cauchemars aussi. Ici, c?est beaucoup plus silencieux, il y a surtout les gens qui parlent et les machines pour construire. J?ai appris qu?avant en ville, il y avait en permanence des bruits de moteurs, que ça faisait « broum » ou « vroum » pour se déplacer et qu?on n?entendait plus les oiseaux. C?est vrai que nous avons surtout des voies ferrées pour nous déplacer, et les moteurs à hydrogène pour les véhicules communs, ça fait pas beaucoup de bruit. Moi j?aime pas le pédalage, je préfère marcher, ou courir, mais ça c?est parce que Lupio veut toujours arriver vite au Jardin des Savoirs ! Au retour il veut aussi aller vite parce qu?il y a à manger à la maison, c?est fou comme il est toujours pressé d?aller d?un endroit à un autre...
Hier il y a eu une dispute entre trois enfants plus vieux que moi, ils se sont battus parce que l?une des trois ne voulait pas montrer aux autres comment elle faisait de la musique avec ses doigts, je crois qu?elles lui ont cassé le nez. Dans ces cas là, il y a une réunion du groupe puisqu?elles étaient dans le même groupe d?âge, ou bien une réunion entre plusieurs groupes d?âges si ça concerne plusieurs groupes, moi je n?ai jamais assisté à ce type de réunion, mais on a déjà fait des simulations, j?ai trouvé ça drôle. Je jouais le rôle de la personne qui se moque de son voisin qui n?arrive pas à faire une soustraction, comme il est vexé il gribouille mes feuilles et je renverse sa chaise. Tout le monde s?est arrêté, et a fait le principe de la statue (ça veut dire que plus personne ne bouge ni ne parle). C?était très impressionnant ! On s?est arrêté tout de suite, et après il y a eu la réunion de groupe. On se met en cercle et chacun notre tour, mon voisin et moi, on donne la version de ce qui a pu se passer pour l?autre. Après ça, les autres peuvent aussi dire comment ils auraient vécu la situation d?un côté ou de l?autre. Ensuite, on reprend le problème du début et on cherche d?autres solutions.
Il parait qu?avant c?était les adultes qui réglaient les conflits entre les enfants, et que l?on devait leur rapporter les incidents qui arrivaient, je trouve cela étrange, pourquoi quelqu?un d?extérieur comprendrait mieux que nous ce qui s?est passé et comment faire autrement ? Si j?ai bien compris, c?est parce que nous dépendions toujours d?une autorité pour faire quoique ce soit, et qu?on était habitué à demander la permission car un adulte était responsable à notre place. Souvent les plus vieux, nous expliquent qu?ils ont peur que nous nous fassions du mal, et qu?ils ont envie de nous protéger, mais je ne comprends pas très bien de quoi ou de qui ils voudraient nous protéger, d?ailleurs ils n?ont pas l?air de bien comprendre eux-mêmes, c?est pour ça qu?ils sont souvent silencieux dans les réunions de groupes.
John John the third un farmer du Kansas en 2050
John John the third un farmer du Kansas en 2050
John the Third - un pitch proposé d?après les profilages pour la COP21 du projet OurLife21 - une étude réalisée par 4D et FF4 en 2015
?J?ai conduit mon premier tracteur à 9 ans et j?ai toujours aimé ça? la terre, les récoltes, parcourir les grands espaces, nourrir les gens? Je suis un farmer ! J?ai commencé avec mon père? comme dans beaucoup de familles d?agriculteurs du Kansas. Avec mon frère à côté de moi, on travaillait à la ferme à chaque vacance. C?est une tradition depuis 5 générations. Je respecte ça et je m?appelle John, comme mon père, mon grand-père et son propre père.
Mais quand j?ai eu l?âge de reprendre la ferme, je n?ai plus eu envie de faire comme eux. On avait été habitué à travailler dur. ?Il faut produire plus avec moins?, répètent tous les fermiers? on sait pourquoi on relève ce défi, c?est CONCRET, on voit les résultats à chaque récolte. Un farmer est fier de ce qu?il fait. Mais moi je voyais aussi des sols de plus en plus secs, même lorsque nous avions connu de grosses inondations, la même année. Je voyais des chevaux épuisés parce que les périodes de sécheresse étaient plus longues. Mettre des ventilateurs dans le box du cheval ?... c?est normal d?après vous ? Et les tornades? ? on en a déjà eu qui ont détruit des récoltes?.
2035 : une tornade ravageuse? John John ne peut plus continuer, faire autrement est une question de survie (leurs propres sécurités face aux événements, l?exploitation, la perpétuation de la tradition familiale). C?est toute l?expression du courage qui va se jouer : il faut du courage pour recommencer après chaque mauvaise récolte, il en faut aussi pour innover, pour imaginer d?autres façons de faire et rompre avec des siècle de métiers.
- diversification des cultures : le soja et le maïs (2020).
- université dans le mid west : températures très élevées en été, décalage des saisons, érosion des sols, précipitations violentes, endettement? il faut prendre de nouvelles mesures ! Collaboration avec les voisins, système de rotation, revitalisation des sols,
L?histoire de John John c?est avant tout une initiation au vivant, à se reconnecter au vivant. Et finalement John John n'appellera aucun de ses enfants John. Il leur a transmis le goût des défis, celui du travail et de l?amour de la vie.
CONTEXTE :
A l?époque du père de John John, cette famille est habituée à un mode de vie dispendieux : une maison spacieuse, des équipements ménagers de grande capacité énergivores et surtout des consommations importantes liées au transport.
Ils doivent parcourir des distances importantes dans un territoire à faible densité de population avec des véhicules de grande taille consommant des quantités importantes de carburant. D?autant que dans ce pays le prix du galon d?essence (3,78 litres) est très bas.
John John va reprendre la gestion de la ferme en 2030 et succéder progressivement à son père. Ils conçoivent leur activité agricole dans une perspective de croissance à travers des échanges libéralisés dans la compétition mondiale. Mais tant leur mode de vie que leur conception de l?agriculture ne pourront pas indéfiniment s?affranchir des enjeux planétaires climatiques au nom de l?« American Way of Life ».
La famille a été modélisée : les chiffres, impacts énergétiques, enjeux spécifiques sont projetés et illustrés sur la page Internet:
créée le 11.09.2018 à 16:06, mise à jour le 01.11.2018 à 17:45
LES ILOTS
LES ILOTS
Depuis quelques jours, Isma a décidé de rejoindre un îlot nommé « Marga » pour participer au mouvement co-planétaire de l'Archipel qui rassemble désormais plus de 25% de la population mondiale. Isma avait été fasciné de découvrir l?existence des îlots dans les récits publiés par les éditions de l'Archipel qu'il avait découvert lors de son premier séjour dans un refuge de montagne. La plupart des îlots ont émergé à la suite du mouvement des indignés suite à la grande récession de 2008. Ce mouvement avait du faire face à la montée du néo-fascisme dit des Résignés qui cherchaient à imposer un nouveau contrôle de l'information et du territoire. A cette époque, les inégalités étaient criantes et une partie importante de la population était maintenue à l'écart dans des camps fermés ou des quartiers ségrégués. En s'appuyant sur les libertés municipales et les communs, les Indignés avaient réussi à bâtir des îlots un peu partout : dans des quartiers industriels abandonnés, des grands ensemble modernes transformés, des villages de montagne reculés, des forets et dans certaines régions du littoral menacé par la montée des mers. En quelques années, les îlots s'étaient multipliés. Depuis la montée du néo-fascisme et l'effondrement écologique causé par le capitalisme, les îlots ont attiré des millions de personnes qui fuient la répression et l'enfermement dans des camps et sont à la recherche de lieux de subsistance.
Le premier jour, Ismaël avait été accueilli par Ines qui lui a proposé de lui faire découvrir les lieux. Après avoir déposé ses affaires dans son appartement il a parcouru les espaces communs et de bien-être (cuisine, hammam, centre de santé, épicerie, salle de méditation...), des espaces d'activités et d'apprentissages (ateliers, espaces communs, salle multimédia, bibliothèques...) et des espaces agricoles et naturels, situés à quelques kilomètres de l'îlot où vivent de nombreuses espaces animales et végétales. Il semble qu'il fait bon vivre dans les îlots.Mais, Ismaël est un peu angoissé par la vie collective car il souhaite à tout prix garder son autonomie. Ines a toute de suite perçu cette peur. Elle n'insista pas sur la dimension collective et lui proposa de contribuer, le moment venu, au grand patchwork situé dans l'atelier. Les patchworks sont issus d'une tradition propre à chaque îlot. Ils symbolisent l'idée que toute contribution à la vie collective des îlots est volontaire et réalisée avec consentement. Chaque îlot possède son patchwork mais tous sont différents et unique. Sur le patchwork de l'atelier, on peut lire que Marga un mot sanskrit qui signifie une piste d'animal qui a donné les mots français de marge et marginalité. On peut aussi lire ces mots du géographie Jean Malaurie : « un groupe d'homme est le tissu d'un canevas extrêmement subtil. On ne peut nier que sa vitalité, sa force, sa créativité spécifique trouvent leur meilleure inspiration dans ce qui est bien plus qu'un lieu géographique et climatique : l'aura de ce lieu, l'air qu'on y respire... »
Marga a émergé au début de l'année 2019 dans les ruines d'un quartier industriel de Grenoble. Au début, les habitants avaient commencé à s'organiser pour réhabiliter leurs logements et faire face à une crise énergétique. Ils avaient été soutenus par divers réseaux qui militaient pour la justice sociale et contre le changement climatique. Les premiers habitants ont commencé par réfléchir à la manière de mutualiser leurs consommations d'énergie. Ils se sont ensuite organisés pour répondre aux enjeux d'autonomie alimentaire puis à de nombreux autres aspects de la vie quotidienne. Le mode d'organisation des habitants de Marga s'est rapidement étendu à d'autres immeubles du quartiers. Des ouvertures ont été créées entre les immeubles permettant de bâtir de nombreux espaces communs en rez-de-chaussée. Les habitants de Marga ont alors organisé des assemblées dans les espaces publics. Plusieurs coopérative d'habitants ont rejoins Marga jusqu'à regrouper plusieurs centaines d'habitants, formant une véritable île dans la ville. A la suite de cette expérience de nombreuses personnes ont commencé à exprimer leur volonté de rejoindre des îlots. Au lieu de développer Marga, quelqu'un a proposé de créer un nouvel îlot pour éviter les enjeux de pouvoirs et être attentif à la coopération et la démocratie au sein des îlots. Il parait que ce mouvement a profondément renouvelé la démocratie locale jusqu'à avoir une influence sur de nombreuses municipalités mais aussi des domaines aussi divers que l'économie, l'urbanisme, l'urbanisme, la géographie...
La fin de l'ère du plastique
La fin de l'ère du plastique
Quand exactement sommes-nous sortis de l?ère du plastique ? Vous me demandez mon avis d'historienne, mais qu'est-ce que cela a à voir avec ce que nous avons tous vécu et partagé ? Pensez-vous que mes cheveux blancs et mes lectures d'un autre temps fassent de moi une sage ? Voici, pour vous satisfaire, une version possible des choses. Est-ce la vérité ? je suis certaine que non ! Vous, en tous cas les plus jeunes d'entre vous, avez appris à penser par vous-même. Je veux bien vous répondre, mais ensuite, je vous retournerai la question et j'écouterai votre réponse.
Alors, quand exactement serions-nous sortis de l?ère du plastique ?
On pourrait dire qu'il y a 37 ans maintenant que tout cela a commencé. Boyan Slat, âgé alors de 16 ans, plongeait dans les eaux grecques, se demandant comment nettoyer la mer de tout le plastique qu?il y découvrait. Aucune industrie, aucun gouvernement, aucun milliardaire ne s'était posé la question. Cet adolescent hollandais, de projets scolaires en projets d?étude, avec des scientifiques et des océanographes conquis par son idée, inventa des côtes artificielles, une flotte de système de nettoyage qui forme un fer à cheval agissant comme une barrière et qui concentre le plastique que nous récoltons ensuite. Ou bien était-ce il y a 35 ans, lorsqu?un déchet flottant a gravement endommagé les deux flotteurs du catamaran de Gilles Lamiré et d?Yvan Bourgnon, alors dans le peloton de tête de la Transat Jacques Vabre ? Cet accident et cette frustration ont amené Yvan Bourgnon à lancer le projet d?un bateau de dépollution géant propulsé par des énergies renouvelables baptisé le Manta dans le cadre du projet The Sea Cleaners. Ce ne sont pas ces initiatives seules qui ont été le point de bascule. Mais le fait qu?elles proposent une solution concrète, positive, inventive et venue d?individus, le fait que les média s?y intéressent parce qu?elles étaient innovantes (ce qui était encore à l?époque une sorte de valeur sacrée) a permis de sensibiliser la majorité de la population, et à mettre en lumière d?autres initiatives citoyennes, qui parlaient de respect de l?humain, de la nature et du vivant. En réponse à cette immense mobilisation, notamment le 15 septembre 2018 de 15% de la population mondiale pour le World Clean Up Day, l?Europe qui venait d?interdire les plastiques à usage unique a compris qu?il fallait changer d?échelle. C'est alors que les mouvements luttant contre la corruption ont imposé d'affecter les milliards d'euros qui échappaient à l'impôt au financement des côtes artificielles et des Mantas. Cela aurait encore pris 30 ans si juste après, il n?y avait eu la Grande Panne.
L?épisode est assez douloureux, vous l?avez tous en mémoire, et largement documenté. D?autres historiennes que moi vous en parleront plus scientifiquement, chiffres à l'appui. Le logos résiste ! Mais je suis convaincue que ceux et celles qui affirment que c?est la Grande Panne qui est la cause de la bascule se trompent ; ce sont toutes les graines semées auparavant qui ont germé et éclos ensemble. En fait, dans votre question, le mot "exactement" est-il vraiment utile ?
Depuis à peine dix ans, le monde a vraiment changé : les décideurs d'aujourd?hui sont issus du monde associatif, qui autour des années 2015 inventait des alternatives telles que le moulage des déchets marins, la coopération, la sobriété heureuse, l?agro-écologie, la permaculture, les monnaies locales complémentaires. Le Collectif Mondial de Vie de la Planète compte encore parmi ses membres les plus âgés quelques-uns des 15 000 scientifiques issus de 184 pays qui avaient lancé l?alerte dans la revue Biosciences. Sa première décision aura été décisive, malgré son faible coût : l?éducation de toutes les filles, sur tout le globe.
Nos océans seront avant deux ans, estime le CMVP, débarrassés des plastiques, et j?ai même entendu parler d?un collectif d?adolescentes qui testent en ce moment même un prototype d?injection d?oxygène et de phytoplancton dans les zones mortes de la baie du Bengale. Peut-être, alors, que nous pouvons dire que nous serons exactement sortis de l'ère du plastique en 2052.
Mais toi, ô enfant, qu'en dis tu ?
créée le 11.09.2018 à 16:22, mise à jour le 11.09.2018 à 16:22
La singularité n?aura pas lieu
La singularité n?aura pas lieu
Le collectif des phytoremédiateurs nomades
Le collectif des phytoremédiateurs nomades
Extrait de la troisième assemblée de coordinations des collectifs et assemblées d?usages de Paris et banlieue pour la restauration des terres (31/03/2050). prise de parole de présentation du collectif des phytoremédiateurs nomades.
Bonjour à vous tous.
Je m'appelle Juste N'Gomi. Je viens d'arriver dans votre grande cité de Paris. Comme nouveau membre des phytoremédiateurs nomades, auparavant j'ai passé douze ans au sein de la Maison Forestière, et j'interviens parmi vous comme sachant (je déteste ce mot) en sylviculture. En fait c'est même la première fois que je prends la parole devant autant de gens lors d'une assemblée aussi importante. C'est très impressionnant de se retrouver face à la coordination d'autant de collectifs et d'assemblées des usages. Si je le fais c'est que j'ai été choisi pour exprimer la position du collectif des phytoremédiateurs nomades. Aussi j'ai pris des notes pour ne pas oublier l'important. C'est une grande et belle nouvelle pour nous de savoir que Paris qui reste la plus grande ville de France désire enfin faire appel à nous pour tenter de réhabiliter les sols ravagés par l'effondrement climatique et l'industrie. Je ne suis pas orateur alors prenez ce que je souhaite vous dire comme je voudrais le dire et non comme mes mots l'expriment.
Ce que je souhaite vous dire c'est que je suis vraiment heureux d'être là parmi vous. Je sais bien que Paris est une de ces villes dont les dirigeants ont voulu à toute force faire confiance aux solutions technologiques pour gérer les conséquences du réchauffement climatique et la montée des eaux correspondantes puis la sécheresse qui a suivi et qui dure encore depuis quarante ans et plus. Je comprends que vous n'ayez pu que faire ce que vous pouviez pour contrer cette politique. Ça vous paraît peu, mais en réalité vous avez faits beaucoup pour préserver l'environnement autour de vous. Simplement l'opposition à vos efforts était trop grande. Depuis quelques jours que nous sommes parmi vous, nous avons eu l'occasion de voir tout ce que vous avez réalisé dans ces conditions défavorables, dans Paris et dans sa périphérie.
Les copains et moi étions inquiets à l'idée des ravages de la technologie et du libéralisme avaient pu provoquer sur cette immense zone urbaine qu'est Paris. D'autant que depuis plus de trente ans, depuis le crash écologique, il nous semblait que rien de réel n'avait été fait pour sauver la biodiversité et lutter contre les pollutions.
De la Bretagne, dont la plupart d'entre nous ici présent sont originaires, il faut l'avouer la situation paraissait insoluble. Pourtant nous avons été très surpris et en bien. Vos parcs comme celui de Belleville ou des buttes Chaumons sont biens préservés et présentent une biodiversité intéressante. Le Jardin des plantes bien qu'en partie inondé suite à la rupture de la digue Macron en 2027, qui entre nous soit dit n'avait aucune chance de jouer son rôle face à la montée des eaux, reste un conservatoire botanique étonnant. L'effort qu'il a fallu pour créer ces buttes de cultures entourées de noues agricoles est tout simplement formidable. Le courage et la volonté des défenseurs des ZAD de Gonesse et Romainville est tout aussi digne d'éloges. Tout comme les jardins autogérés de Belleville et de Montmartre. Et je ne parle que des exemples que nous avons eu le temps de visiter. Si je vous dis tout cela ce n'est pas seulement pour féliciter vos efforts. C'est que grâce à vous nous disposons d'une bonne base, disons une base bien meilleure que ce que nous espérions pour restaurer les terres parisiennes. Il nous manque cependant des informations concernant la faune. Mais je sais que des collectifs ont collecté les données et ont fait un gros travail pour préserver les espèces. En tous cas vous pouvez être fier des résultats concernant les insectes et les oiseaux. Pour avoir participer à la plantation de la barrière verte sur les rives de la Loire, il y a vingt ans, ma camarade Alice Tchang-Lecoutre l'éduc-popienne assure que la diversité des insectes et oiseaux sur Paris est bonne comparée à celle de terres agricoles dévastées.
Bien sur, en accord avec notre charte nous mettons nos moyens à votre disposition, mais il apparaît que notre effort consistera surtout en la formation, ou le complément de formation des volontaires. Vous avez déjà les bases et plus encore en permaculture. Vous avez multiplié les espaces verts, nous vous aiderons à en créer d'autres. Vous avez réussi à développer une agriculture urbaine de proximité qui permettra de nous consacrer pleinement à la restauration des sols, sans avoir à nous inquiéter outre mesure du ravitaillement de la population.
Et, bien évidemment, les semences de notre grainothèque sont à votre disposition. Boris Clément est notre meilleur spécialiste des capacités plantes dépolluantes, n'hésitez pas à faire appel à lui pour la composition des jardins de phytoremédiation. L'abandon progressif des transports à énergie fossile va simplifier la problématique de la dépollution de l'air et vous avez fait un grand pas dans ce sens. Par contre je crains devoir vous signaler la nécessité de supprimer les arbres synthétiques, pour les remplacer par des vrais. Si ces pseudo-arbres ont effectivement une bonne capacité à absorber le carbone, leur usure liée à l'érosion est elle-même source de pollution, comme leur fabrication.
Voilà. J'espère ne pas avoir été trop long. Je pense que vous avez de nombreuses questions, aussi je vous invite à les poser dès maintenant ou plus tard. Mes camarades, y compris ceux qui ne sont pas présent ce soir, et moi même, nous efforcerons d'y répondre le mieux possible. Nous sommes bien sur à l'écoute de vos objections. Il s'agit de votre territoire local et vous rester les premiers légitimes à prendre les décisions.
Ah ! J'allais oublier notre équipe logistique va arriver dans quelques jours à bord de deux péniches à vapeur solaire. Si ces engins vous plaisent, c'est une invention à nous, ou plutôt un bricolage, Janice qui les a conçus et les accompagne se fait d'ors et déjà une joie de vous montrer la technique pour les construire. Elles sont un peu lentes mais entièrement non polluantes.
créée le 29.11.2018 à 15:28, mise à jour le 29.11.2018 à 15:28
Pandémie en Picardie
Pandémie en Picardie
Prémisse :
22 mai 2050 dans une ville moyenne de Picardie: Théda prépare le repas avec sa petite fille Madeleine. ils épluchent les légumes bios de l?AMAP : tomates, courgettes, poivrons, aubergines : une bonne ratatouille en perspective. Madeleine sort juste d?un collège municipal Montessori et raconte à son grand-père leur visite du matin au Gacaca du quartier. On y jugeait un acte de rascisme. Elle lui demande depuis quand on pratique le gacaca en Picardie. « C?est une longue histoire, à la fois tragique et tellement belle lui répond son grand-père, qui date de la pandémie de 2022 et ta mère y a beaucoup contribué ».
Genre
Drame historique et intimiste sous forme de conte
Contexte
En 2022, une pandémie virulente et très grave, apparue en Afrique centrale provoque une crise sanitaire internationale qui entrainera par jeu de domino, une désorganisation mondiale du système économique, bancaire, financier et technologique.
L?action se déroule dans une petite ville de Picardie, possédant sa propre monnaie, ayant développé dans sa périphérie une agriculture bio qui la rend autonome. Le vélo est devenu le moyen de transport de la vie courante. Des transports régionaux existent encore, électriques pour l?essentiel. La société démocratique est organisée par quartier, l?autonomie des quartiers est favorisée, mais dans la solidarité régionale. Un mouvement cherche à organiser une Europe des régions. L?Union Européenne et les grandes nations sont devenues impuissantes a administré la vie des gens. La technologie de pointe a sombré. La radio est redevenu l?outil de communication de base. Les gens ont du travail même s?il est moins rémunéré, mais les besoins aussi sont moindres. Les emplois inutiles dans l?audit, le consulting, le contrôle, l?inspection ont disparus. Grace en particulier à l?immigration, des métiers disparus, réapparaissent.
Le contexte international est difficile, la Chine et l?Inde dominent le monde. l?immigration africaine en France est très importante.
Enjeux et thèmes
Retrouver le sens de la mesure de la « vie bonne » dans un contexte géopolitique et national chaotique, et dans un contexte climatique grave.
Les protagonistes
Theda 80 ans : ancien médecin traditionnel au Cameroun, grande présence, attentif à son environnement, protestant, ouvert.
Nana : sa fille 55 ans, née au Cameroun puis venue en France faire ses études de médecine : une pasionaria, forte personnalité. C?est d?elle que viendra l?effondrement de l?industrie pharmaceutique suite à la pandémie.
Benjamin, 57 ans, économiste, ancien salarié des « jours heureux » et ami de Nana. Benjamin est un grand calme et a beaucoup de sang froid. Il est à l?origine de l?appel au désinvestissement des années 20.
Dionissia : 45 ans, albanaise d?origine, méticuleuse, grande conteuse, elle a surtout permis à la Picardie de former des tisserands, son métier d?origine.
Madeleine : 15 ans, fille de Nana et de Théo, l?école la passionne.
Théo : néo rural à l?origine, agriculteur, travailleur.
Aristide, Isidore, Kamel, Agathe, Robert, Julia, Françoise les amis de collège de Madeleine
Résumé
Théda commence à expliquer à Madeleine l?origine des Gacaca en Picardie : suite du génocide rwandais ? cette forme de tribunal populaire traditionnel a été réintroduite pour juger les génocidaires. La Picardie, confrontée aux affrontements religieux des années 30, suite de la pandémie, a eu l?idée de faire appel au Rwanda pour adapter cette pratique en France. L?État en effet n?arrivait plus a assurer correctement la justice.
Madeleine demande alors à son Grand-Père quel a été son attitude et son rôle pendant cette pandémie. Théda lui propose d?en reparler au repas du soir, puisque justement Benjamin et Dionnissia viennent dîner le soir. Dionnissia se fera un plaisir de le lui raconter. Madeleine propose d?y inviter aussi ses amis : et c?est parti pour une longue veillée? sans télé qui ne marche plus depuis 5 ans.
Dionnissia, à la manière d?une conteuse, aidée de ses amis raconte :
En 2022, une grave pandemie se déclenche à partir de l?Afrique. Les victimes sont très nombreuses et la maladie menace la population mondiale. Avec la complicité des labos, les pays occidentaux décident de conserver pour leurs populations les doses de vaccins disponibles (c?est l?histoire de l grippe H1N1, virulente mais heureusement peu mortifère).
Nana travaillait pour un laboratoire pharmaceutique. Choquée, elle en parle a son ami Benjamin qui était salarié « aux jours heureux ». l?archipel monte un appel à la désobéissance des médecins du secteur pharmaceutique en France. Cet appel entendu par les médecins qui ne veulent plus travailler pour un cours de bourse mais pour la santé humaine provoque la faillite d?un des plus grand labos. Mais les autres résistent, et la pandémie s?étend. Alors Benjamin propose aux autorités religieuses (le dalai lama, le pape, l?université musulmane du Caire etc..) de lancer un appel au désinvestissement à tous les hommes de bonne volonté pour faire entendre raison. 10 à 15% des investissements quittent rapidement les secteurs pharmaceutiques, chimiques pour s?investir dans l?économie locale et l?ESS. Cela provoque un fort développement de l?ESS et en même temps un effondrement économique, puis social et technologique en Europe essentiellement et aux Etats Unis. La Chine est en mesure de résister, mais en Europe, l ?Etat n?est plus un acteur crédible. La situation est cahotique. Les villes européennes comprennent alors qu?elles doivent rechercher l?autonomie. N?accédant plus aux technologies de pointe, elles reprennent le contrôle de la technique (low tech) en particulier grâce aux compétences des immigrés. Ainsi Dionnissia qui avait appris à tisser par sa mère, réintroduit le tissage traditionnel en Picardie, Isidore, forme les agents de quartier au Gacaca. Théda venu rejoindre sa fille après la mort de sa femme se met à travailler localement avec les rebouteux locaux.
L?agriculture bio se développent dans les villes, qui ont leur propre monnaie, l?artisanat renaît, facebook, la télé sont devenus des souvenirs pour la majorité de citoyens, et les gens retrouvent le goût de la rencontre. Le changement climatique pose de graves problèmes (des courgettes et du bon vin en Picardie en mai?) mais les émissions de CO2 sont quasiment stoppées. La santé s »améliore en Picardie depuis l?interdiction totale d?utilisation de la chimie dans l?agriculture, les cosmétiques etc..
Conflits :
La pandémie provoque des réflexes égocentriques jusqu?au sein des familles.
Des chrétiens extrémistes y voit les signes de la fin du monde et sur la lecture fondamentaliste de l?Apocalypse, s?attaquent à ceux qu?ils identifient comme antéchrist. Ils s?opposent à tous ceux pour qui la spiritualité est d?abord un chemin de liberté et qui voit dans la crise une cghance pour l?humanité.
Les multinationales utilisent tous les moyens de propagande possibles pour maintenir leur pouvoir. Les états démissionnent peu à peu. Ils perdent le contrôle de la population. Conflits au sein des familles sur les choix politiques à faire, et sur les choix de vie concrets.
créée le 11.09.2018 à 16:11, mise à jour le 11.09.2018 à 16:11
Pekin 2050
Pekin 2050
LE PITCH :PEKIN 2050
Sous les caméras de reconnaissance faciale Axel le long nez visite cette belle capitale libérée de son brouillard permanent qui l?asphyxiait en 2020 grâce à la politique écologique et sans discussion du chef à vie du Parti communiste chinois qui dirige le pays d?une main de fer enveloppée dans un gant confucéen de la grande civilisation chinoise. Axel se rappelle alors les combats de son père en France et en Europe pour obtenir quelques mesures lalheureusement à la marge face aux urgences de la crise sociale et écologique. Désormais l?Europe est en miettes et totalement dépendante des marchandises qui arrivent par la route de la soie dans les ZUP, zones urbaines protégées. Ailleurs, au-delà du mur électronique, c?est la zone libre des zadistes, des migrants, des vieux écolos, des artistes, des chomeurs qui subsistent grâce aux circuits courts du maraichage en permaculture, des recycleries, accorderies, énergie citoyenne et vélorution?.
Comme au chiapas et au Rojava, ces communautés rurales sont autogérées en économie solidaire et en démocratie directe grâce à leur petit périmètre de vie.
Même si parfois, le comité de sagesse doit intervenir pour éviter les mauvaises habitudes anciennes et leur résurgence dans la captation des pouvoirs par quelques personnes illusionnées par la lumière de leur exercice.
Au-delà des murs électroniques qui séparent les ZUP des zones libres, les post salariés précaires courrent après les petits boulots horaires en valorisant leur capital de réputation facebook, afin de pouvoir rembourser leurs emprunts .Mais, beaucoup, avec leur revenu d?existence, préparent en secret leur passage en zone libre au sud en préfigurant la création de coopératives s?appuyant sur la valorisation de leurs savoir faire et leur désir de faire de leur vie une ?uvre plutôt qu?un travail contraint supporté grâce à une consommation de compensation au-delà de la nécessaire subsistance..
Place TIEN AN MEN, en pensant aux massacres sur cette place en 1981 , Axel se demande quel sera l?avenir de l?humanité : L?Asie qui domine, les USA ,et l?Europe morcelées, l?Afrique, la belle Afrique, rongée par la corruption et le pillage de ses ressources, Israel qui pratique l?apartheid vis-à-vis des palestiniens et des arabes israéliens, parqués dans des réserves de non droit?.
L?humanité où 40% des espèces vivantes ont disparu, où le Bangla Desh est sous les eaux et les centrales nucléaires de Normandie à l?arrêt, les pieds dans l?eau?Mais l?espoir demeure : les Sioux viennent de gagner leur bataille contre l?oléoduc, et les guyanais ont fait annulé le massacre de la mine d?or et les forages de Total en mer ; le boycott massif de Bayer/Monsanto et de Sanofi les obligent enfin à prioriser la santé des gens plutôt que le profit de court terme des fonds de pension.. Et puis , enfin en France, il est interdit aux conseillers d?Etat et aux hauts fonctionnaires de faire le yoyo entre le public et le privé, conflits d?intérêt à la clef. Leurs revenus plafonnés ont contribué au financement du revenu d?existence. Et tout çà a réduit l?influence des lobbys et la fameuse optimisation fiscale organisée par d?anciens hauts cadres des impôts ou des ministères.
Un CERASE, conseil européen de résistance et d?alternative sociale et écologiste a même vu le jour rassemblant des écolos venant de toutes les composantes syndicales et politiques, des humanistes, des artistes, des intellectuels, des entrepreneurs sociaux et des paysans de la CPEA ,confédération paysanne des exploitants agricoles..
Axel se dit alors que les combats minoritaires de son père et de quelques un(e)s n?ont pas été inutiles et ont ouvert le chemin du bien vivre pour tous et toutes et le sauvetage d?une humanité en péril .
Rouen le 24 Juillet 2018
Enjeux et thèmes :
Dès 2018 bataille pour le revenu d?existence , la distinction activité libre et travail contraint face à diverses tendances de gauche syndicale, associative voir radicale qui refusait cette perspective au nom de la défense de la valeur travail , du lien entre le travail aliéné , la plus value et le salaire.
De même toute une discussion dans le champ de l?alternative sur la protection sociale : comment actualiser les acquis du CNR sans donner la main aux assurances privées en embuscade ? Que penser de la CSG ? Est-ce un détournement d?une cotisation basée sur les salaires et lié au travail ?
La post croissance : faible taux de croissance, illusion du PIB, nouveaux indicateurs de richess, pouvoir de vivre décemment au-delà du pouvoir d?achat monétaire ; quelle prospérité possible sans croissance (Tim Jackson) ?
Face au post salariat précaire élargi par Macron , l?ubérisation, les plateformes?.etc?doit-on , à tout pris défendre le travail aliéné et le salariat où penser un post salariat écolo avec pluri-activité choisie (Ingmar Granstedt), réduction du temps de travail contraint, ESS et bénévolat reconnu, ?
Apprendre des peuples autochtones sur l?organisation sociale, la médecine, le rapport à la nature, le municipalisme libertaire?
QUELQUES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES/
La revue Multitudes de Yann Moulier Boutang , notamment sur le post capitalisme et le revenu d?existence européen,
Multitudes de Toni Negri,
Libérons nou des chaines du travail et de la consommation d?Abdennour Bidar ed les liens qui libèrent
Face au mal de Michel Wieviorka ed Textuel
Le moment Gorz Alain Caillé et Christophe Fourel ed le bord de l?eau
La commune du Rojava ed Syllepse
Désobéir ed Calmann Lévy Frédéric Gros
Les nouveaux collectifs citoyens Ivan Matcheff ed Yves Michel
Où atterir Bruno Latour ed La Découverte
Adieux au capitalisme Jérôme Baschet ed la Découverte
Voyages en émergences Marc Tirel ed fransciscaines
Le temps des investis Michel Fehrer ed la Découverte
Utopies réalistes Rutger Bregman ed du Seuil
Au bal des actifs, demain le travail, SF coordonnée par Anne Adam ed de la Volte
Les intouchables d?Etat Vincent Jauvert ed Robert Laffont
Eloge des mauvaises herbes , ce qu nous devons à la ZAD ? COORDONN2E PAR Jade Lindgaard ed les liens qui libèrent
Quelle est la solution proposée pour la conservation au froid des aliments ?
Quelle est la solution proposée pour la conservation au froid des aliments ?
Garder la nourriture et les boissons au frais pendant tout le voyage reste un vrai casse-tête. En effet, conserver les produits au froid pourrait présenter quelques difficultés lors de nos déplacements, car nous sommes loin de notre réfrigérateur. Les glacières à ces occasions peuvent être d'une grande aide. Les lunch box enfant sont aussi d'une grande aide. Ce sont des récipients portables et pratiques conçus pour garder tous les types d'aliments au frais. La durée de conservation varie entre 2 et 34 heures. Cependant, chaque modèle a ses caractéristiques respectives et chacun a sa propre particularité. La glacière souple isotherme est par exemple celle considérée comme la plus pratique. Elle est composée d'un revêtement en polyester et peut être portée dans le dos, à la main ou en travers du corps. Elle a également l'avantage d'être très légère et existe également dans toutes les tailles selon notre choix. D'ailleurs, c'est pliable, pratique, elle prend un minimum de place dans nos affaires ou dans le coffre de notre voiture. Sa qualité isotherme est exceptionnelle puisqu'ils s'apparentent même aux mini-réfrigérateurs. Vous pouvez également voir sur ce site pour en savoir plus.
créée le 21.04.2021 à 13:40, mise à jour le 13.08.2021 à 10:39
Souvenir du futur d'Eléa
Souvenir du futur d'Eléa
J?ai 44 ans. Mère de deux adolescents et femme aimée, je vis une vie la plus équilibrée possible entre ville et nature.
Enfant, je vivais dans une commune rurale dans laquelle, grâce à mes parents très attentionnés et ouverts sur le monde (mon père y était pompier volontaire), j?ai développé un bon rapport avec la nature (ah, cette cabane de mes 12 ans perchée dans un grand chêne vert !). Très tôt sensible à la dégradation du climat et de la biodiversité, je me désolais de voir certains humains nier la nécessité de faire évoluer nos modes de vie vers une sobriété heureuse, un Buen vivir avec un profonde connexion à la nature et l?enthousiasme partagé dans des collectifs heureux.
C?est par les financiers que vint le premier choc planétaire en 2021; eux qui pensaient, follement qu?ils pouvaient continuer sans faiblir à exiger des rendements de 15 à 20% sur une planète fatiguée par une croissance de quelques %.
Cette fois-ci, les Etats déjà fort endettés n?ont pas pu empêcher un certain nombre de banques de s?écrouler. Le célèbre « too big to fail » n?a pas fonctionné. Le choc fût terrible ; le commerce mondial s?affaissa. Mais les établissements bancaires les plus responsables se sont concentrées sur « l?économie réelle », très secouée pendant quatre ans, mais montrant sa capacité de résilience sur la production des biens essentiels. Il a fallu faire vite et fort, se rappeler que l?entraide est le carburant des crises. Un très grand nombre de villages comme le mien se sont mis au maraichage, de même que de nombreuses villes à l?agriculture urbaine, deux activités dont on connaissait les vertus dès le début du siècle, quoique freinées ? ou même moquées par le modèle dominant de l?époque. En quelques années, ceci entraina une double prise de conscience de masse, salutaire, sur deux domaines essentiels de la vie, l?alimentation et l?échange monétaire. En quelques années, l?agriculture paysanne modernisée (agro-écologie, agro-foresterie, semences paysannes) émergea complètement.
Les monnaies locales, autrefois regardées avec condescendance se développèrent à plein régime. De plus, grâce au fablab de notre petite ville, dont nous avons pu triplé l?équipement, des pièces de rechange manquantes ont été produites. On vit ainsi apparaître des systèmes locaux résistant à la pénurie de biens autrefois jugés indispensables. Des citadins chômeurs, heureux de s?installer à proximité, y participèrent activement. Lentement, jusqu?au milieu des années trente, l?inventivité et le partage de connaissance ? Internet, heureusement, avait survécu (Bruno: qu'est-ce qui permet de dire cela ?)? ont permis de reconstruire un système industriel sur les biens de deuxième nécessité. Une nouvelle économie était en marche qui a trouvé son équilibre dans la décennie suivante. Durant ces années et jusqu?à aujourd?hui, j?ai mis beaucoup d?énergie à développer des réseaux d?échanges réciproques de savoir. J?exerce à ce jour des responsabilités nationales dans ce domaine. Je vis toujours dans le village de mon enfance.
créée le 06.09.2018 à 17:56, mise à jour le 01.11.2018 à 11:38
Un revenu minimum universel pour une existence maximale.
Un revenu minimum universel pour une existence maximale.
Note d?intention
Un revenu minimum universel pour une existence maximale.
Il s?agit d?un revenu minimum pour une existence maximale déployant les forces de créativité individuelle et collective plutôt qu?une mesure qui conduirait à une inactivité structurelle des populations (assistanat). Ce serait un récit de politique-fiction décrivant de nouvelles configurations de vie dès lors que nous passions d?une économie de la prédation à une économie éco-systémique de la relation entre tous les êtres vivants, les biens et les ressources. Mon propos principal portera, sur fonds de pression écologique, du caractère inéluctable de l?instauration d?un revenu minimum d?existence à l?échelle planétaire, les activités productives étant pour l?essentiel devenues incompatibles avec une augmentation révisée du réchauffement en 2030 à 8 degrés finalement pour 2050 et au-delà. Ce qui est tout à fait plausible au demeurant. La forme en sera aussi un récit politico-fictionnel du quotidien.
Paris, un 30 novembre 2052,
Cher-e-s ami-e-s,
« Je célèbre aujourd?hui mon aniversaire, à l?occasion d?une soirée à laquelle j?ai le plaisir de nous voir réunis, par un temps quasiment estival pour la saison.
Eu égard à mes engagements de longue date concernant l?émancipation humaine du travail salarié et contraint, par la redistribution des gains de productivité accrus par l?automation, en préambule à nos agapes, je souhaiterai faire un constat concernant l?extraordinaire et tragique mutation du monde depuis des décennies par rapport à cet enjeu, et la transformation de notre quotidien qui s?en est suivie.
Prenez donc déjà toute la mesure de cet évènement récent : le Japon - la nation la plus travailliste de la planète et qui n?écoulait plus en 2047 selon les études que 42 % des marchandises qu?elle produisait chaque année - a annoncé la semaine dernière qu?il rejoignait le camp des 138 pays ayant instauré un revenu de base minimum et inconditionnel. Que de ralliements depuis son instauration inaugurale dans notre pays en 2026 ! Nous avions ouverts la voie - comme vous le savez - au postcapitalisme et s?amorçait alors la désindustrialisation partielle et planifiée de la planète avec l?interdiction, parmi les 47 gaz à effets de serre, des plus réchauffant comme les chlorofluorocarbures. Puis l?économie de la relation propagea le vaste mouvement des croissances et des décroissances sérielles et discernées pour maintenir le réchauffement climatique en deçà des 4, 5 degrés Celsius atteints malgré tout en 2041.
Il est évident que l?intolérable et cataclysmique pression écologique, avec les submersions marines répétées de Mumbay, Londres, New-York et Shanghai entre 2030 et 2040, alors que le monde constatait avec stupeur que les pays hyper industrialisés les plus prospères gonflaient le plus gros du cortège des réfugiés climatiques, fut le facteur déterminant pour mettre un frein à l?illimitation du travail et à l?instauration de critères permettant enfin de distinguer entre les productions destructrices et la production créatrice/bénéfique.
Mais, entretemps il aura fallu des centaines de millions de morts, victimes des températures mortelles dans les pays du Golfe et sur l?arc indo-pakistanais - seulement deux millions en Europe - pour que nos économies prédatrices prennent conscience que leurs principes avaient en réalité des conséquences auto-prédatrices inexorables.
Si nous devons admettre que c?est la pédagogie des catastrophes qui a amené à cette prise de conscience, à savoir que l?humanité travaillait à son propre enfer, enfer qu?elle confondait alors avec le développement et le progrès ; revenue enfin de l?aveuglement qui l?amenait à nommer cet enfer « économie compétitive » dans le cadre de laquelle l?élimination du concurrent et de l?autre est la condition de ma propre survie, l?Armageddon, l?effondrement et le collapse n?auront finalement pas eu raison de sa raison.
Le travail comme les activités humaines sont devenues multidimensionnelles.
Quand je porte un regard sur mon quotidien, excusez-moi de m?en trouver quelque peu émerveillé. Outre un revenu de base mensuel rehaussé en Janvier dernier à 2781 euros net, je m?acquitte comme vous huit heures par semaine de mes travaux d?utilités publiques contributifs à la production de la richesse commune dans des jardins tropicaux en Dordogne. Par ailleurs, en qualité de consultant en organisation, je travaille 5 heures par semaine au sein du département des relations humaines d?une entreprise spécialisée dans la biomimétique. Et comme vous le savez également pour la plupart, le reste de mon temps est consacré à des activités d?autoproduction parfois rétribuées, parfois non : qu?il s?agisse d?activités littéraires et artistiques ou encore de sensibilisation autour de la prévention des risques toxiques en milieu scolaire dans le cadre des cours hebdomadaire dédiés aux biens communs publics mondiaux, dont la santé est l?un des aspects?
A suivre
créée le 26.11.2018 à 16:45, mise à jour le 26.11.2018 à 16:45
Une histoire pour les enfants
Une histoire pour les enfants
Une histoire pour les enfants
Un raccourci vers le passé, ou le contraire
« Reprends la carte du début du XXIe siècle, celle qui nous a servi pour retrouver le Mont-Saint-Vincent. On n?est plus très loin ».
Anthelme et Sophronie étaient partis au matin de Montceau et avaient visité ce village perché dont le dernier habitant était parti en 2045, il y a cinq ans déjà. Puis ils avaient repris la route de Mâcon. Plus personne ne passait par là depuis que l?ancienne ville minière avait été désertée parce qu?on n?y trouvait plus d?eau potable. Quelque dizaines de familles y vivaient encore grâce à un système de recueil de l?eau de pluie qu?elles avaient bricolé en reliant les descentes des toits mais petit à petit les maisons s?écroulaient. Il fallait raccorder celles qui restaient debout de plus en plus loin et les réserves ne suffiraient bientôt plus pour arroser les jardins pendant les six mois de forte chaleur.
Les deux enfants voulaient comprendre ce qui s?était passé et vérifier par eux-mêmes les récits des vieux. L?eau avait presque disparu en une vingtaine d?années, alors qu?il en aurait fallu davantage pour résister à la sécheresse qui se faisait sentir de plus en plus durement. C?était, disait-on, parce que les stations d?épuration ne fonctionnaient plus, parce que les cours d?eau étaient asséchés par ceux qui s?entêtaient à cultiver du maïs, à élever des bovins en trop grande quantité, parce qu?on gâchait dix litres d?eau à chaque fois qu?on allait faire pipi ?Tant qu?il y avait eu de l?argent à faire, tout avait continué. Et malgré ce que l?on voyait venir, il y avait eu cette chose invraisemblable à laquelle Anthelme et Sophronie, les descendants des deux dernières familles du Plessis, ne voulaient pas croire.
Un soir qu?ils dînaient ensemble, prenant le frais au-dehors, la grand-mère de Sophronie jeta un regard las sur la boue craquelée de ce qu?ils appelaient encore le lac. Elle dit : « Quand je pense qu?il y avait là-haut un parc de loisirs dans lequel des gens venaient de loin en famille pour passer une semaine à barboter dans l?eau, dans une énorme bulle qu?il fallait chauffer pour qu?elle reste toute l?année à la température des tropiques ? ».
Les enfants s?étaient regardés avec des yeux ronds. La mémé était maintenant bien vieille, ce devait être ça. Mais elle avait vu leur incrédulité et leur avait montré qu?elle avait encore bien toute sa tête. Elle était allée chercher une vieille carte et avait dit, pointant son doigt noueux, « c?est là ». Là, c?était Le Rousset. Personne n?était plus allé dans ce coin rendu à la forêt depuis plus de vingt ans. Ou plutôt rendu aux buissons et à la friche d?après la grand-mère, parce que la forêt avait été bien entamée et que ça ne repousse pas comme ça. Là, il y avait un petit lac où vivaient des tortues.
Le doute sur les facultés de l?ancêtre reprit. Des tortues, et quoi encore ? « Si je vous le dis !, insista-t-elle, et autour de la bulle - ils appelaient ça un aquamundo, je crois - il y avait plusieurs centaines de petites maisons pour loger les vacanciers ».
La petite école qui permettait encore aux dernières familles de faire apprendre à lire, écrire et compter à leurs enfants avait fermé pour les vacances de Pâques. A quinze ans, les grands y allaient encore, pour s?occuper des plus petits et profiter de ce que l?instit pouvait leur apprendre, à la place du collège. Parce qu?il aurait fallu aller en pension à Mâcon et on n?en avait pas les moyens depuis que l?école n?était plus gratuite. Sophronie avait convaincu Anthelme de profiter des vacances pour aller voir si ce que disait la grand-mère était vrai.
Il devait bien rester quelque chose de ce « Center parc ». C?est le nom bizarre, leur avait-elle expliqué, qu?on donnait à ce paradis artificiel plein d?eau pour jouer. Le Center parc excitait leur imagination.
Ils étaient partis sac au dos et maintenant ils l?avaient trouvé. Ils étaient bien au point indiqué sur la carte. Et ce n?était pas beau à voir. Tout avait été abandonné. La bulle avait craqué, les bassins étaient pleins de feuilles et d?eau de pluie croupie, des véhicules utilitaires rouillaient tout autour et les maisonnettes effondrées laissaient apparaître des restes de meubles, d?ustensiles de cuisine, d?appareils électroménagers restés là malgré les pillages qui, d?après les journaux qu?on pouvait encore trouver dans les maisons abandonnées de Montceau, avaient donné lieu à quelques arrestations qui n?avaient pas empêché que ça continue encore quelque temps, après la fermeture.
Le petit lac à côté n?existait plus. Des roseaux poussaient encore çà et là, où persistait un peu d?humidité, dans les fonds colmatés. Les tortues, sans doute, avaient disparu. C?était une espèce aquatique. Anthelme se fit la réflexion qu?on ne pourrait pas vérifier ce que disait la grand-mère sur ce point, à moins de trouver des carapaces. Ce serait difficile parce qu?il parait qu?elles étaient petites. Combien de temps met une carapace à se décomposer ? Il rêvassait là-dessus, et se disait que de toute façon il ne devait pas en rester beaucoup à la fin du Center parc qui était juste à côté, quand Sophronie l?appela.
« Viens voir ! » Elle avait trouvé un panneau plastifié sur lequel on pouvait encore lire « Produits du terroir », avec l?image d?une chèvre et celle d?une bouteille de Mâcon-village. Et à côté une enseigne de restaurant et une autre un peu plus loin, « Office de tourisme », avec une représentation du Mont-Saint-Vincent qui leur donna une idée de ce que pouvait être ce village avant l?état d?abandon dans lequel ils l?avaient trouvé sur leur chemin.
Ils sortirent le pique-nique de leur sac et mangèrent là.
Il était déjà trois heures de l?après-midi. Il faisait chaud. Ils avaient prévu de dormir à la belle étoile et de rentrer le lendemain.
Il ne devait pas y avoir trop de bêtes sauvages dangereuses dans ce coin.
Les loups étaient revenus, on en avait vu passer près de l?ancien canal, mais ici ils n?y avait pas grand-chose à manger ? à part eux ? cette pensée leur fit un peu peur. Ils se dirent pour se rassurer qu?ils leur parleraient s?il en venait et qu?il y aurait moyen de s?arranger en partageant les restes de leur repas.
La fin de la journée se passa à explorer les décombres, en faisant attention de ne pas se blesser. Quelques trouvailles encore, un vélo trop rouillé pour servir, des boîtes de conserve, deux pots de Nutella qui les auraient bien tentés malgré ce qu?on leur avait appris sur l?huile de palme et la disparition des Orang-Outang, mais la sagesse recommandait de ne pas toucher à ces vestiges depuis longtemps périmés.
A la tombée de la nuit, ils firent un lit de fougères, s?allongèrent et, main dans la main, contemplèrent le ciel étoilé dont la beauté leur fit oublier le champ de ruines où ils se trouvaient et la folie de ceux qui, du temps de sa grandeur, se moquaient bien de ce qu?il adviendrait. Ce qui était advenu, c?était eux, leur vie d?aujourd?hui. Et la grand-mère avait dit vrai.
Un souffle d?air frais réveilla Anthelme vers six heures du matin. Il ouvrit les yeux et se retourna. Alors il vit deux yeux jaunes à quelques pas de leur bivouac sommaire, qui le regardaient fixement. Il eut peur, un instant. Puis il comprit tout de suite qu?avec Sophronie ils avaient pénétré dans un monde qui n?appartenait plus aux humains. Un monde dont les habitants les avaient admis pour une nuit, avec bienveillance. Mais maintenant il fallait partir. Il réveilla son amie. Ils prirent le chemin du retour. Ce n?est qu?une fois sortis des bois qu?il lui raconta sa rencontre matinale. Alors qu?ils avaient entamé la descente vers Montceau, avec à leur gauche le clocher de Gourdon encore fièrement élevé, après longtemps de silence, Sophronie dit : «La nature va panser ses blessures. Pourvu que ce ne soit pas trop infecté. Nous n?avons rien à faire chez elle si nous ne l?aimons pas, et nous mourons ».
« Je crois que je la vois autrement aujourd?hui, la nature, dit Anthelme. Nous lui appartenons ». Un moment plus tard, regardant Gourdon, Sophronie répondit « Tu vois, ce que les hommes ont construit il y a très longtemps est encore debout, ils ont dû le faire avec l?accord de la nature. Ce que les hommes ont construit il y a cent ans ou cinquante ans en la détruisant n?a pas tenu, et eux non plus n?ont pas tenu face à elle ». « Nous sommes des survivants, dit Anthelme. Et nous vivons avec la permission des loups. C'est comme ça que le monde renaît, je l?ai lu dans les livres et nous venons de le vivre. Tu ne crois pas ? »
3
II
Des survivants ? Ils arrivaient aux rives du Plessis. La barre d?immeubles qui dominait la route sur la gauche ne donnait plus signe de vie que par quelques fenêtres encore habillées de rideaux. Aux étages, on voyait la rouille gagner la façade et quelques vitres brisées. On n?habitait plus les hauteurs depuis que l?alimentation électrique était devenue aléatoire. On ne réparait plus les ascenseurs. Les plus agiles avaient quelque temps encore monté deux ou trois étages à pied. Mais maintenant que les châteaux d?eau n?étaient plus remplis, il n?y avait plus d?eau en hauteur, faute de pression. Et puis, il y avait assez de logements au rez-de-chaussée pour le peu de ? survivants. Sophronie prononça ce mot à voix haute. Il tournait dans sa tête depuis qu?Anthelme l?avait employé tout à l?heure. Ils avaient poursuivi leur descente en silence. « Que dis-tu ? » fit Anthelme, comme si la voix de son amie l?avait réveillé. « Je dis que nous sommes des survivants, nous vivons comme des survivants. Je ne m?en étais pas rendu compte jusqu?à présent parce que nous menons simplement notre vie. Mais maintenant je nous vois différemment. Il y avait un monde avant et puis il y a le nôtre aujourd?hui. Nous avons survécu à quelque chose, mais à quoi ? ». « Pourtant personne ne nous a parlé de catastrophe, l?interrompit Anthelme, peut-être que ça s?est fait tout seul, petit à petit ».
Ils arrivaient. On va avoir des questions à poser à nos parents, se dirent-ils. Au moment de retrouver leurs familles, ce fut comme s?ils les avaient quittées depuis longtemps. Il leur semblait qu?ils revenaient d?un long voyage. Une curieuse impression accompagnait les embrassades. Les parents les avaient laissé faire mais leurs baisers plus forts, leur façon inhabituelle de les serrer longtemps dans leurs bras montraient l?inquiétude de leur attente et leur soulagement de les revoir sains et saufs.
Les enfants étaient heureux, satisfaits de retrouver leurs parents autour d?un bon dîner. Mais ceux qu?ils avaient toujours connue et aimés, papa, maman, la grand-mère, leur apparaissaient avec une part d?étrangeté. Ils les voyaient maintenant comme des survivants. Ils avaient en eux une histoire inconnue qu?il fallait découvrir. Une histoire de départs et de fins. Où étaient partis tous les habitants de la ville ? Y avait-il eu une décision, des choix, des affrontements ? Que signifiaient ces mots qu?ils avaient vu écrits au bas des vestiges des panneaux au Center parc : Conseil départemental de Saône-et-Loire, Conseil régional de Bourgogne ? Franche-Comté, et celui-là encore : Pierre et Vacances ?
Ils avaient appris un peu d?histoire et savaient que la société était organisée avec un système d?élections et de représentants de la population siégeant dans des conseils, à différentes échelles du territoire, et que tout cela avait disparu lors de ce qu?on appelait « les grandes migrations ».
Mais ils n?avaient pas réalisé que c?était si proche, qu?il n?avait fallu que quelques dizaines d?années pour que les territoires les plus fragiles se vident de leurs habitants, que cela s?était produit à l?échelle du monde entier et que d?autres endroits, qu?ils ne connaissaient pas, avaient vu tous ces gens s?amonceler, survivre tant bien que mal dans des sortes de camps de réfugiés qui ne faisaient plus de différence entre ceux qui venaient de loin et ceux qui n?avaient fait qu?une ou deux centaines de kilomètres, poussés par les mêmes pénuries et qui partageaient maintenant la même misère. Tout cela avait complètement désorganisé les administrations, les pouvoirs en place. Les impôts avaient disparu, il n?y avait plus de gestion publique et les plus fortunés avaient fui on ne sait où. On disait qu?ils étaient partis dans des endroits tenus secrets, bien gardés, et menaient encore belle vie à l?écart du monde qui s?écroulait.
Mais ce qu?Anthelme et Sophronie venaient de réaliser, c?est que leurs parents et leurs grands-parents à eux avaient vécu cette époque. Ils n?avaient rien fait, rien pu faire, tout subi ? Dans leur tête tout se mélangeait. Un vague sentiment d?âge d?or disparu, avec des images de nuits éclairées, de vitesse, de fêtes insouciantes, alternait avec des visions imaginées de gens mourant par milliers sur les mers, sur les routes, abandonnés, affamés ou tués par des milices hors de contrôle, sous le regard des populations paralysées par la peur.
Il fallait dormir. Tout ce tumulte et les questions qui leur montaient aux lèvres les submergeaient. Demain ils essaieraient de savoir comment ils se retrouvaient là, à l?écart de ce monde à la dérive dont ils ne savaient pas à quelle distance il se trouvait du leur.
5
III
« N?ayez pas peur, les enfants. C?est parce qu?il n?y a rien à nous prendre qu?ils nous laissent tranquilles. Et parce que nous nous sommes fait oublier et qu?entre eux et nous il y a la forêt et les bêtes sauvages revenues les habiter. Nous vivons en paix ici, dans notre nouvelle tribu. Et si nous sommes restés et avons survécu, c?est parce que nous avions appris avant ». Les parents répondaient aux deux aventuriers qui s?étaient blottis contre eux et les avaient assaillis de questions dès leur réveil.
« Nous sommes en contact avec les tribus voisines et avons même des nouvelles des plus lointaines. Quelques-uns vont de temps à autre se mêler incognito aux foules des villes pour voir où en sont les choses et nous ramènent les informations nécessaires pour prévoir nos déplacements. Jusqu?à présent notre tribu n?a pas eu besoin de changer de lieu ».
« A quinze ans, il fallait que vous sachiez, c?est pour cela que nous vous avons laissés partir. Pas trop loin, mais c?était suffisant pour que vous compreniez. L?occasion nous en a été donnée par la grand-mère qui a évoqué le Center parc et a piqué votre curiosité. Vous avez été courageux d?y aller. Bravo. Les loups vous ont surveillés. Vous n?avez pas eu peur. Nous pensons qu?ils vous auraient protégés si cela s?était avéré nécessaire ».
« Je me souviens, dit la mère de Sophronie, ce n?étaient pas les bêtes sauvages qui nous avaient fait peur quand nos parents ? » Elle se remémorait à voix haute :
Un gaillard en uniforme se tenait devant le groupe. « Arrêtez avec vos légendes ! Sur ordre du Préfet, je vous expulse. Cette ZAD a assez duré. Il y a des milliers d?euros qui se perdent à cause de vous. Vous effrayez les touristes. Vous n?avez pas le droit de raconter toutes ces sottises à vos enfants. Nous avons mission de vous les retirer pour les envoyer à l?Ecole Libre de la France et leur apprendre à défendre nos frontières. Allez, c?est fini, obéissez ! »
« Je me souviens, ma mie. Dans le fracas des grenades, nous avons fui. Puis le monde s?est fragmenté, fracturé. Nous sommes ici, maintenant »
Déjà, les enfants rêvaient d?autres voyages. Se glisser dans les angles des cités exilées. Aller à la rencontre des autres tribus, recoudre avec elles la robe bleue du Monde.
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créée le 11.09.2018 à 16:20, mise à jour le 11.09.2018 à 16:20