Phases gazeuses, liquides, solides / objet du lagon exceptionnel

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Avril 2018
Thierry
La question se pose pour moi de notre actuelle absence de décision sur le niveau des ressources nécessaires au fonctionnement de l'Archipel.
Par "Ressources" j'entends :
  1. - les ressources humaines bénévoles réellement disponibles,
  2. - les ressources humaines rémunérées (salariés, vacataires, prestataires ...)
  3. - les ressources financières réellement mobilisables (ressources nettes = produits obtenu + disponibilités -
    • dettes - charges futures certaines)
  4. - les moyens (locaux, matériels, fichiers, site web ... ) acquis en propre.
  5. - les moyens mis gracieusement à disposition.
Trois options sont possibles :
  • Option"Gazeux"
    • Budget = 0 ? ou quasi
    • Mobilisation de 1) et 5) uniquement
    • Aucune recherche de financement
    • L'archipel est alors une marque, une agora, un outil de reliance
    • Il s'auto-organise au coup par coup.

  • Option "Liquide"
    • Budget = 15 à 30 k? par an
    • Mobilisation de 1) 4) et 5) = quelques moyens minimas (site web, frais de transport)
    • Autonomie financière à 100 % envisageable via dons, adhésions, crowdfunding
    • Pas de salarié mais courtes prestation externes
    • Des pirogues autonomes
  • Option "Solide"
    • Budget = 60 à 120 k? par an
    • Mobilisation de 1) 2) 3) 4) et 5)
    • Un à deux salariés ou équivalent
    • Appui aux pirogues y compris financièrement
    • Fonctionnement proche d'une ONG

Question : quel choix ?
Pour le moment nous sommes plutôt "Liquide" mais tendons vers "Solide"
Est-ce un choix réellement partagé ?

Patrick
'il faut s'intéresser autant voire davantage aux ressources non monétaires qu'aux ressources monétaires. Cela nous conduit du même coup à réfléchir aux conditions dans lesquelles des ressources bénévoles peuvent se mobiliser et des règles du jeu qui permettent de les inscrire dans le Temps. ( cf mes mails précédents sur ce point et la proposition de Jean Pierre de s'inspirer des systèmes d'échange de Temps type 'accorderie'). Je crois aussi qu'il faut inscrire notre approche dans celle plus large d'un écosysteme du Bien Vivre proposé par Le Mouvement sol ( cf note sur l'approche écosytemique que nous avons mis sur le wiki). Il est paradoxal que les études de marché les plus classiques situent le Bien être et Le Bien Vivre comme des marchés porteurs du siècle et que nos réseaux, y compris de l'Ess , restent aussi fragmentés et timorés dans ce domaine.

A propos de l'assemblée extraordinaire du lagon le 25 Mai : cela recoupe aussi nos échanges sur le Role spécifique de Notre archipel par rapport à d'autres initiatives de Reliance, puisque ce point fait régulièrement problème auprès des fondations que nous démarchons et qui ont l'impression d'être confrontées à des entreprises de Reliance concurrentes entre elles. Nous pouvons aborder aussi ce point mardi.

Ce que je vois mal c'est l'objet de cet élargissement. Si c'est un Temps festif d'ouverture très bien. Mais si cela donne le sentiment aux uns et aux autres qu'ils vont trouver dans l'archipel des moyens de se renforcer ( ce que l'on peut appeler " l'archipel service" ) alors ils seront forcément déçus puisque nous n'avons pas ces moyens en l'état actuel. Seule la participation à "l'archipel Projet " est envisageable actuellement et cela suppose effectivement qu'il y ait au moins une personne dans les organisations invitées pour jouer un rôle de tisserand auprès des autres ce qui suppose de ne pas être trop prise par un Projet, une action ou une organisation spécifique. Cela me conduit à privilégier le fait que ce que propose l'archipel c'est moins une Reliance entre des organisations ( d'autres le font plus ou moins bien comme le CTC ou Le Crid, mais le font, et il ne faut surtout pas rentrer en concurrence sur ce terrain) . Notre originalité c'est vraiment l'article Premier de notre charte et de notre raison d'être qui est de proposer de Vivre sans attendre ce message des Jours heureux transmis par nos grands résistants et d'irriguer nos combats et nos projets â la lumière de cette perspective. Quand je parle par exemple avec Herve d'Attac c'est cela qui le motive à venir, en tant que personne beaucoup plus qu'en tant que représentant d'une orga. Si on lui demande par contre â chaque fois si Attac est membre ou en simple posture d'observation il répond par la seconde alternative car Attac ne voit pas pourquoi il faudrait s'engager dans un autre collectif de Reliance que le CTC. Idem pour les amis de la Terre et Bien d'autres. Il se trouve que comme ces personnnes ont aussi par ailleurs un Role actif dans leurs organisations, plus elles se sentiront nourries par le changement de posture que propose l'archipel, plus elles en inviteront d'autres â y participer. Même chose chez Elise Monge qui coordonne la préparation de l'Universite de fin août et avec qui j'ai longuement parlé apres le dernier comité de pilotage de l'université. Elle n'a pas le temps de rajouter un nouvel engagement â son Role où elle est déjà débordée la aussi par des fonctions de Reliance. Mais en revanche elle est très intéressée d'avoir un espace dans la cellule Nanoub pour venir poser les valises, parler des espoirs et des frustrations qu'elle éprouve dans son Role et ne pas rajouter une couche d'activisme à son agenda déjà débordé

Claude

Au cours de la première réunion du lagon, une question forte, celle de l?objet de l'archipel s'est exprimée ; en particulier par la voix de celles et ceux qui font fonctionner des coordinations déjà existantes ou y participent.

Levons une ambiguïté : nous n'aurions pas déployé tant d'efforts pour lancer l?archipel si nous n'étions pas convaincus que les associations engagées dans la transition de nos sociétés, les îles de notre archipel, souvent très vivantes et très actives - avec une bonne identité-racine - éprouvent le besoin de se retrouver dans la construction de liens avec d'autres, de construire leur identité-relation, pour atteindre, chacune d'elles et collectivement, une meilleure efficacité et efficience (do the right things ; do the things right, disent les anglais). Combien d'entre nous ont dit dans les années récentes que les réalisations ou les projets de transition devaient cesser de se disperser !! Nous sommes en train de tester un dispositif. Prenons en soin en y consacrant chacun le temps qui, en conscience, est possible (voir la piste proposée par Patrick sur la « mise en valeur » du bénévolat).

Ce n?est donc pas l'objet de l'archipel qui est incertain ; c'est la manière de le penser sa construction. Ne nous trompons pas de question. Nous avons eu la sagesse de nous donner pour cela une année d?expérimentation.
Ainsi, dans les points forts à préciser très vite, apparaît une question plus précise : qu'apporte l'archipel (A) par rapport aux coordinations (C) ? Essayons de clarifier ce point, en gardant en tête les deux exemples de coordinations dont le soutien a été décidé à Villarceaux : Alternatiba et La Marche Vérité et Justice pour la Santé Environnementale (dite marche blanche). Au jour d?aujourd?hui, l?articulation entre Alternatiba et l'archipel ne fonctionne pas ; en revanche, le lien a été établi avec la marche blanche : Sarah Ferranti, chargée de com. pour la marche, a très facilement mis à disposition, via le wiki, les informations nécessaires, mais la pirogue n?est pas vraiment à l?eau car les personnes et les associations qui se sont déclarées intéressées par ce thème ne font pas groupe (en tout cas, il n'y a aucune trace sur l'espace de travail existant pour ce groupe).
Mais supposons que le groupe de la pirogue « marche blanche » fonctionne. Il a alors la mémoire de la création de la coordination C, de ce qui s'est passé, de ce qu'est l'identité-racine de celle-ci, sa force et ses limites. Le groupe aura produit une réflexion plus distanciée de ces forces et des limites de C, nourrie par la variété de l?archipel. Cette mémoire et cette réflexion sont explicitées et valorisées par le voilier-atelier, mais aussi rendues visibles et partageable via le wiki. Elles sont donc plus vite appréhendables par une nouvelle organisation qui choisit d'entrer dans l'archipel - en même temps qu'elle entre dans la coordination. Double travail, objectera t-on ? Non car le point de vue n'est pas le même : la C est orientée vers l'action, vers la réussite de l'objectif, le groupe de l'archipel vers un accompagnement « meta »? tout aussi utile et qui va sans doute pouvoir colorer l'action elle-même de C.
Les îles plus anciennes de la même pirogue, par la co-construction/confrontation avec les autres îles de A, - au départ avec celles de la même pirogue, mais aussi avec d'autres îles de A - progressent dans la compréhension de ce que doit être leur identité-relation et son déploiement. Petit à petit, le déploiement des identités-relation des îles et de leur bien vivre en acte fait progresser A dans son ensemble...et C !