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Pourquoi une Agora ?

L’origine du mot vient du grec [ἀγορά], qui désignait l’ensemble des citoyens « ayant droit » d’une cité se réunissant pour exercer leurs droits politiques.

L’agora a ensuite désigné la place publique ou l’espace de rassemblement social, politique et commerçant de la cité, l’endroit où l’on se promène, se rencontre, se tient au courant des nouvelles, et là où se forment les courants d’opinion.

C’est l’élément essentiel de la Cité, l’endroit où se rencontrent tous ses aspects, ses croyances, et sa diversité. Comme à Hyde Park au Speakers’ Corner, ou la symbolique de l’occupation des places pour exprimer les opinions divergentes.

Un Océan "inappropriable"

« Penser le Monde » en archipel permet de le voir comme un tout relié par un grand Océan, ouvrant à la rencontre et au partage, à la coopération et à la confiance, en posant la diversité comme foisonnement, et donc, comme une richesse. (Ce que Glissant appelait le « Tout-Monde »)
Il va nous falloir du temps pour tourner définitivement le dos au principe de compétition que beaucoup pensent dans « la nature de l’humanité », et c’est sans doute en premier lieu aux organisations, relieurs, acteurs de terrain, se reconnaissant dans la forme archipélique, d’initier cette évolution.
L’idée se diffuse assez vite ces derniers temps, l’exposant au risque de devenir un concept fourre-tout. Il faut donc se donner le temps de lui constituer une base solide, enracinée, déjà active, un début de systémique, en quelque sorte.

Pourquoi une Agora "des archipels" ?

Une des premières ’archipel OLJH se faisait fort, à l’époque de réunir une cinquantaine d’organisations dont Alternatiba, le Collectif pour une transition citoyenne, etc… dans un même effort de transition vers un monde désirable.
Ce mode de reliance autour d’un centre de valeurs, tenant compte de la diversité des points de vue, et donc des actions à prioriser, a vite montré ses limites, et nous a poussés à réévaluer nos objectifs, et à imaginer, au-delà de notre travail au sein de l’archipel, un espace vaste, non appropriable, doté cette fois d’un centre vide de « pouvoir sur », mais riche du pouvoir d’agir de chacun des archipels réunis en cercle, un peu à l’image des « chevaliers de la Table Ronde.
De plus en plus, des dynamiques fondées sur la coopération ouverte et le partage sincère des connaissances, voient le jour, des archipels naissent, sur des thématiques et à des échelles territoriales variées, cultivant leurs identités racines et s’essayant à la rencontre, encore freinée pour beaucoup à un entre soi quasi culturel. Certains s’inquiètent de ce foisonnement, veulent le contrôler, le structurer, et c’est bien le pari archipélique que de refuser ce contrôle, aussi bien intentionné qu’il puisse paraître. Nous nous proposons de créer un espace ou la rencontre ne sera pas forcée, ni conditionnée, mais facilitée, ce qui est déjà un challenge en soi.

Il faudra bien « incarner » ce nouveau paradigme pour que des rencontres encore improbables puissent se réaliser, pour faire émerger des projets, des coopérations, et à terme un nouvel écosystème. C’est l’espace que propose cette « Agora », comme une « inter-syndicale » des acteurs de la transition, ni un lieu de débat ou de pouvoir, mais une place du marché présentant de la meilleure façon les possibilités offertes par la mise en commun des ressources, de l’imagination, du pouvoir d’agir de ceux qui ont choisi de la construire.

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La société civile « mot-valise »?

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