Agora : « Vous avez dit Archipel »
Agora : « Vous avez dit Archipel »
Le 7 février à la Halle Civique – Paris 20
Ordre du jour :
Présentation de la rencontre
Une vision en archipel : conclusions du groupe de préparation.
Partageons nos expériences : Comment collabore-t-on en archipel, les forces, les limites.
Travaillons en petits groupes sur les thématiques suivantes
- en quoi les modalités d’un archipel (politique ou société civique) sont-elles
capables de changer la donne ? / en quoi le fonctionnement en archipel
favorise-t’il la convergence (à partir de cas concrets) - les conditions que les acteurs de la société civique participent à un archipel
avec les mouvements politiques et archipels politiques - archipels territoriaux, locaux et articulation de ces archipels entre eux
- l’archipel comme manière d’entrer en politique de résilience.
Retour du travail des petits groupe et pas suivants
Conclusions
Présent.e.s (en gras ceux dont je suis sûrs de la présence , merci de confirmer ou d’infirmer les
autres )
Prénom – Nom Organisation
Alain Caillé Les convivialistes
Anne Hessel Assises de l’écologie et des solidarités// Nouvelle Donne
Claude HENRY Archipel OsosnLJH
Bruno Lamour Archipel Citoyen « Osons les Jours Heureux »
Denis M Vicherat Utopia
Didier Fradin archipel osons les jours heureux
Dominique Picard Labo ESS
Geneviève Goutouly-Paquin Association tertius ( culture)
Jonas George (Toulouse) Archipel Citoyen (Toulouse)
Julian PERDRIGEAT Loos-en-Gohelle / Une Fabrique des transitions
Marie-Hélène Izarn Archipel citoyen « Osons les Jours Heureux »
Michel Briand (Brest) Bretagne Creative, Bretagne Educative
Patrick Viveret Archipel citoyen « Osons les Jours Heureux »
Philippe Macquet Cecsy / Bio-Scène
Thierry SALOMON Association #LesJoursHeureux + négaWatt
Thomas Viveret
Intention de la soirée
Se reconnaître entre archipéliens :
Rendre visible la diversité des points de vue et expériences
Partager l’information de l’état des lieux actuels
Définir l’envie/besoin pour lancer une dynamique pour continuer ensemble
Animation : La Bascule
Règles du Jeu
Parler en son Je : on est contestable, je ça ne l’est pas.
Le pas de débat : essayer de se placer dans une posture d’écoute que de réactivité. Plutôt
qu’énergie dans le débat (dans le contre), plutôt une posture d’écoute active (non réactive)
Le pour et pas contre : dire “ce serait mieux avec…” que de dire “ce serait mieux si…”.
Pour éviter une montagne de proposition, plutôt amender une proposition qui sert de base
La co-responsabilité : on est tous ensemble responsables de ce qui se passe ici, du
déroulé (“moi dans tout ça, qu’est ce que je peux faire pour que ça aille mieux”)
Bienveillance :
Les gestes de communication silencieux : accord (applaudissement) / recentrage
(triangle)
Une vision en archipel : conclusions du groupe de préparation
Petits jardins
Par groupe de 4 personnes échanges sur ce qu’on entend par Archipel
Présentation du travail préparatoire de la soirée
Par Didier Fradin
La proposition de cette soirée est une tentative de revenir aux sources de l’archipel. Nous entrons
dans un monde qui tarde à mourir et un autre qui n’en finit pas de naître. Comment faire face à ce
mur qui se dresse ?
L’idée de l’Archipel est une volte-face totale par rapport à ce qu’on connaît. Quand on regarde la
terre depuis l’espace, on voit un océan avec des bouts de terre qui ressortent. On peut se
demander si finalement on pourrait pas aujourd’hui “Pourquoi malgré tous nos efforts on bute sur
le même problème” ?
Dans l’archipel, on voit bien que chaque île a une identité racine (tradition, culture propre, histoire
singulière) et qu’on a tendance à vouloir les uniformiser alors que leur diversité représente une
vision du monde, des particularités qui représentent une richesse. Pour Edouard Glissant, ces
identités racines sont une richesse, du commun, mais indispensable de construire des identités
relation pour aller voir à côté et s’en enrichir, et pas dans l’idée d’aller transmettre une vérité.
Glissant a travaillé sur l’idée de Deleuze du rhizome – une forme d’enracinement qui s’étend
partout et qui se mélange à d’autres et font une texture complexe qui est le terreau sur lequel
naissent pas mal d’idées.
La pensée archipélique s’oppose à la pensée continentale : mes drapeaux, mes idées, mes
croyances qui considère ce qui vient de l’extérieur comme barbare : on construit des murs. La
pensée archipélique, la créolisation pense l’extérieur comme opportunité à s’ouvrir à l’inattendu, à
“l’impensé”.
Le lagon devient l’endroit où les différentes composantes de l’archipel se retrouvent. Mais les
identités relations cultivées se retrouvent sur des projets (qu’on peut appeler pirogues). Notre idée
c’est d’imaginer un grand archipel de la transition dans lequel coexistent toutes les composantes et
dans lesquelles la dynamique des Communs est très importantes. A partir du moment où on
construit un commun de la ressource à travers des projets, chaque identité racine différente
devient une richesse de ce commun.
Clarifications (questions)
Souligner que l’enjeu est d’avoir des terrains de communication en commun. Il y a une
pluralité. Dans l’archipel « osons les jours heureux » il y a pas mal d’orga différentes, est-ce
que ça pourrait être le lieu d’un échange, d’une communication entre ces archipels ?
On a besoin de construire des archipels plus modestes, le grand archipel de la transition
doit être un objectif en vue mais on doit avoir des archipels plus locaux qui aient des
victoires, des réalisations, des choses qui marchent.
Beaucoup d’associations sont séduites par l’idée d’archipel mais c’est souvent en disant
“on va pouvoir garder notre identité racine”. Il est nécessaire de lier au concept d’archipel,
l’importance de la dualité entre identité racine et identité relation (la manière dont l’identité
racine est réinterrogée quand l’identité relation marche).
Les « gens biens » dans l’archipel ont tendance à privilégier leur identité racine.
Est-ce que l’archipel doit être territorialisé ?
Temps pour se connaître
Est-ce que vous vous considérez appartenir à un archipel ?
Oui :
Synergie démocratique
archipel des facilitateurs
Osons les jours heureux x9
“Transform”, archipel grenoblois
Archipel de la Symbiose
Grand archipel de la transition
Les convivialistes
Individu archipélique x2
Alliance internationale pour les objectif de développement durable
archipel citoyen de Toulouse
comm groupe archipel
tours archipel
brest archipel éducatif bretagne créative
Coop-group ex Imagination for People : écosystème d’une vingtaine archipels
d’innovateurs sociaux dans le monde, qui a permis de développer une méthodo de
développement naturel d’archipels humains sous la forme de “communauté de projets en
réseau” (19h30 désolé je dois partir ~~Jean-Michel)
En cours d’archipellisation :
Assise de l’écologie et de la solidarités (cherche à se transformer en archipel) x3
Non :
Réseau international des dialogues en humanité (travail sur forme archipélique pendant
prochaine rencontre)
archipel développement durable Alliance internationale sur les objectifs développement
durable
politique de la relation
Partageons nos expériences : Comment collabore-t-on en archipel, les
forces, les limites : Présentation de différents archipels
Osons les jours heureux par Thierry Salomon
Le lagon : a pour objet de donner la stratégie, c’est l’organe politique de l’archipel. 4
réunions physiques annuelles pour donner une feuille de route.
Le voilier atelier : au service de l’archipel pour le faire exister entre réunions du lagon. Se
réunit en conférence téléphonique tous les 15 jours pour organiser le court terme et le
travail tout en rendant compte au lagon
Les pirogues : ce sont des groupes projets autour de thématiques qui se dessinent. la
pirogue se met à l’eau avec un pilote et une durée déterminée au bout de laquelle elle
revient avant de repartir si ça fait sens :
Pirogue nanoub : pour Nous allons nous faire du bien -> comment avancer en étant
dans le bien vivre. Casser une militance trop difficile humainement à vivre.
Pirogue récit
Pirogue propolis : travaille plutôt de façon politique sur les solutions des
problématiques du moment pour éviter de les mettre sous le tapis. Exemple : travail
sur « de quelle Europe le monde à besoin” pendant les européennes -> en ce
moment sur la question de la dissuasion nucléaire ou de la migration.
Pirogue Archipol qui a lancé l’idée d’un archipel politique
Divers
Prise de décision : sur la base du consensus
Pas de structure juridique; Philippe Macquet (Archipel de la symbiose) juridique au
centre, mais une des associations de l’archipel sert d’association de moyens, qui
finance pour le compte de l’archipel
Outillage numérique : autour d’un wiki très actif qui est la mémoire du travail.
Questions :
Quand une pirogue aboutit, c’est quoi qui est produit ? Ça peut être très divers. Par
exemple sur propolis la réflexion a abouti à des idées innovantes par rapport à
l’Europe à travers un texte assez fort qui a pu être publié dans une tribune dans
Libération et sur un site web traduit en cinq langues).
Nanoub n’est pas centré sur le développement personnel mais sur l’articulation
entre transformation personnelle, transformation des collectifs et transformation
sociale. Acteur du forum mondial du “buen vivir” et organisation d’une journée sur le
bien vivre en acte pendant l’univ d’été des mouvements sociaux en 2018 à Grenoble
Comment sont prises les décisions, notamment pour intégrer des nouveaux ? Pour
l’instant les décisions se font au consensus à la fois au lagon et au sein des voiliers
ateliers, pas eu de grosses difficultés jusqu’à présent. On demande aux personnes
qui veulent faire partie des voiliers ateliers de s’engager pour une année. Permet
aussi de faire en sorte que chacun puisse partir.
Archipel citoyen de Toulouse par Jonas Georges
A démarré en juin 2017, l’idée était de construire une liste participative pour modifier le
mode de fonctionnement du conseil municipal. Travail sur la gouvernance, choix de
quelque chose d’horizontal. Au fil des mois quatre modes de gouvernance successifs.
Deux premières phases : Notre mode d’archipel ne se basait pas essentiellement
sur les identités relation même si ça a été l’inspiration. On est plus proche de
fonctionnement sociocratique qu’en archipel.
Troisième phase de gouvernance en 2019, les organisations politiques ont rejoint
l’archipel. On a eu un mode plus archipélique a partir de là car les identités racines
sont plus prononcées. Il y a eu une formalisation de la raison d’être collective sur la
base des raisons d’être propres aux îles.
Le dernier est un mode “campagne” qui a eu raison du mode archipélique.
Ingrédient succès :
Un organe indépendant fonctionnant de manière horizontale.
Difficultés / limites :
Fonctionnement archipélique difficile à appréhender par les membres
Pour parvenir, il faut que chaque identité racine ait des bases de pratiques de la
coopération suffisantes.
Questions :
Est-ce qu’au démarrage, certaines listes potentiellement concurrentes ont rejoint
l’archipel ? Oui quasiment toutes car modèle de désignation de la liste qu’on a voulu
innovante pour se tester sur l’intégrité de notre proposition (pas en mode “élisez
nous et on changera ensuite”) -> un peu inspiré du principe des élections sans
candidats + tirage au sort
En dehors des groupes politiques, les citoyens se sont-ils organisés / regroupés
entre eux ? Il y avait l’intention Philippe Macquet de ne pas venir avec une étiquette
au début (en tant que citoyen uniquement avec volonté d’effacer les identités
racines), jusqu’à ce qu’il y ait des groupes politiques avec un régime d’exception
mais la question ne s’est pas posée pour les citoyens (avec identités racines
affirmées).
Des candidats éligibles tirés au sort ? Il y en a 9 sur la liste dont 6 ou 7 en position
éligible
Archipol par Denis Vicherat
Il s’agit d’un “Archipel Politique” regroupant des mouvements de la société civique et des
partis politiques dans la volonté de faire de la politique autrement.
Le groupe est issu d’une pirogue de l’archipel citoyen osons les jours heureux
Archipol se met en sommeil pour laisser place à l’archipel des « assises de l’écologie et de
la solidarité »
Assises de l’écologie et de la solidarité par Anne Hessel
Fondées il y a 2 ans avec une vingtaine de partis dont EELV, Cap21, Générations,
Nouvelle donne
Problème politique : les identités racine des partis politiques sont trop imposantes, les
identités relations trop faibles et dès qu’il y a le moindre succès les identités relations
s’effondrent …
Il faut renoncer à la politique compétitive pour aller vers une politique coopérative mais
quand il s’agit de renoncer au logo des partis, c’est compliqué. Nous cherchons donc un
modèle d’archipel qui marche. Je viens là pour que vous m’aidiez à comprendre comment
faire bouger des représentants de force politique.
Ce qui me rend optimiste c’est qu’on assiste à un changement culture (conférence,
bouquin,…) qui fait qu’il y a un lien dans les combats écolo, sociaux et démocratiques.
Les convivialistes par Alain Caillé
regroupe des personnes qui se reconnaissent dans le manifeste des convialistes et
regroupe des gens venant aussi bien d’ATAC, que du labo de l’ESS
Fonctionnement :
un 1er manifeste et bientôt un 2ème signé par beaucoup de personnalités
4 ou 5 réunions par an
Problèmes :
les représentants des associations n’engagent pas leur mouvement.
la question fondamentale c’est pourquoi on se rencontre.
Les politiques ne se rencontreront pas si il n’y a pas un travail de valeurs communes
(jusqu’à l’échelle internationale)
Il faut mettre un nom sur une doctrine . Les grandes forces politiques ne mobilisent plus
(socialisme, communisme, anarchisme,…). On propose convivialisme. Je pense que tous
les archipels pourraient se proclamer convivialiste.
Archipel de la Symbiose par Philippe Macquet
Comment relever le défi de métamorphoser la société étant donné l’urgence ? J’ai passé 3
mois à la Bascule + 5 mois de partage avec le collectif CECSY pour proposer un
fonctionnement organique
Un fonctionnement par projet. On va pas être trop dans la réflexion on va s’ancrer sur le
concret de nos territoires
Aujourd’hui l’idée est de basculer sur un mode coopératif (ADN de la Bascule) étant donné
que le modèle extractiviste et productif ne profite qu’à certains
Cultiver nos complémentarités en archipel
un collectif d’individus-archipels super inclusifs
une “holding coopérative” : on va se rassembler pour être plus puissant ensemble
un espace labo : mutualisation, coopération, redistribution des connaissances vers
les communs
Notion de recherche action “Comment organiser le changement de cap sociétal?”
travailler sur la notion de déclic de conscience
on se met en action sur les territoires
3 axes de projet :
territoires en expériences → co-construire des stratégies de résilience territoriale
individus en coopération → mobiliser groupes locaux
organisations en résilience → accompagner le passage d’un monde compétitif à un
monde d’économie coopérative
Voir avec Philippe Macquet pour plus de détails, il y a un diapo dispo en ligne :
(nb > doc presque stabilisé, mais qui doit être terminé courant semaine prochaine)
https://www.bio-scene.org/sites/default/files/-Comm-Archipel.pdf
Importance de la question de faire un très vaste archipel (économique, politique, sociétal,…)
Également proposé, une petite vidéo de présentation (en version V.0 avant travail de design
motion) sur l’enjeu du modèle économique coopératif et les pistes de massifications :
https://www.bio-scene.org/media/cecsy-recherche-actions
Travaillons en ateliers
Atelier 1 : en quoi les modalités d’un archipel (politique ou société civique) sont elles
capables de changer la donne ? / en quoi le fonctionnement en archipel favorise t’il la
convergence (à partir de cas concrets). (6)
Atelier 2 : archipel Politique : les conditions que les acteurs de la société civique
participent à un archipel avec les mouvements politiques et archipels politiques. (1)
Atelier 3 : archipels territoriaux et locaux et articulation de ces archipels entre eux :
certains regroupements territoriaux ou locaux sont en train de se constituer, faisant
explicitement référence ou non à la notion d’archipel. (7)
Atelier 4 : l’archipel comme manière d’entrer en politique de résilience : Il s’agit de
proposer pour l’ensemble du cycle électoral qui démarre aux municipales mais va jusqu’à
2022 sans discontinuer, de placer le débat sur des politiques publiques de résilience au
coeur du débat démocratique. (8)
Atelier 5 : l’archipel et activités économiques : l’archipel est une forme d’organisation qui
peut également concerner les activités économiques productrices de biens et de services.
(7)
Atelier 1 : Convergence
À distance : Geneviève, Jonas, Romain, Antoine (arrivé en fin d’atelier)
Synthèse :
Force de l’archipel :
permet de rassembler, de fédérer les individus
permet la reliance entre les projets existants (déjà innombrables, qui n’ont pas
besoin d’être multiplié encore, mais plutôt d’être relié) à différentes échelles
échelle local (du territoire)
échelle mondiale
Faiblesse de l’archipel :
(potentielle faiblesse, observée dans un cadre politique) faire cohabiter des collectifs
aux identités racines très fortes et différentes
Principes d’actions :
Créer d’abord des espaces de rencontre (sans objectif de production) pour se voir,
se connaître, se comprendre, discuter, faire du lien
image du lagon autour duquel des choses sont créées, mais en son sein ce
n’est que du partage
Créer ensuite des espaces de co-création (avec là un objectif de production)
Accorder une attention particulière à la formalisation, parler en tant
qu’individu (pour s’exprimer en confiance, enlève la charge mentale d’être le
représentant d’une île), s’assurer que l’on s’est bien compris (difficultés
d’interprétation observée dans un champ politique)
Piste de travail identifiée :
Formaliser et rendre visible le concept d’archipel
avec des principes d’action
Atelier 5 : Archipel et activités économiques
Thierry, Denis, Philippe M, Isabelle
Enjeux Thierry Salomon – Archipel OLJH :
il faut définir ce qu’on entend par activité économique, pour moi production de services et
de biens
déjà des groupements d’intérêt économique (GIE) mais uniquement centré sur les moyens
pour optimiser les coûts mais pas sur les objectifs
SCOPE : société coopérative → proche d’un fonctionnement d’archipel : chaque individus
est une île et on se retrouve en conseil (lagon) et une délégation (voilier atelier) qui prend
les décisions et des projets (pirogues). Un travail d’horizontalité puis une décision verticale
qui me paraît nécessaire en entreprise.
Si plusieurs entreprises, ça peut être + proche d’un fonctionnement en archipel. Idée de la
création d’un écosystème alternatif
Denis, Archipel OLJH :
Distinction des différentes sphères économiques : privé (dont ESS) ou publique
Les communs
Echange d’info et de bonnes pratiques au niveau des villes pour aller + loin dans la
coopération
Rapport de subordination différents → archipel propose VS archipel décide
Philippe, Archipel de la symbiose :
Diagnostic de départ : le modèle économique menace l’humain car ne sert que l’intérêt
individuel. L’économie peut être la solution si elle change sa vision et la met au service de
l’intérêt général
Niveau général : besoin de mettre l’économie en archipel car + fort ensemble face au
rouleau compresseur
Passer de flux monétaire à des flux d’entraide (dynamique coopérative, richesses
humaines)
Niveau local : une épicerie au local peut fonctionner sans flux monétaire avec du troc
Isabelle :
de multiples îles et archipels non formalisés mais trop de chapelles et pas assez de lien
il faut que des îles et archipels non formalisés puissent se reconnaître dans la notion
d’archipels
les postulats de l’ancien monde sont particulièrement ancrés en entreprise (encore plus
qu’en politique), archipel pour aider à déconstruire ça
archipel facilitateur et archipel accélérateur, il faut accélérer les innovations économiques et
les actions
le monde éco reconnaît l’efficacité des process donc on peut avoir de l’adhésion
il faut mettre les traducteurs
Bilan :
importance de bien définir ce qu’on entend par acteurs économiques, la sphère, la limite…
utilité d’utiliser un process efficace comme celui de l’archipel pour faire changer les choses
en profondeur. On est + fort ensemble
rapport de subordination différent en entreprise et en archipel
Désaccords féconds :
Faut il intégrer dans un archipel des entreprises malfaisantes (armement par ex) OK
ou pas ? Pour ces entreprises cela peut favoriser à faire des petits pas (mettre un
fonctionnement en archipel) ou nécessité préalable de changer radicalement (
économie de marché et entreprise au service du profit VS idée de l’archipel
définition de points fondamentaux. Pour certains tout peut être un archipel, pour d’autre un
syndicat inter professionnel ne peut pas l’être. Suffit-il de coopérer pour être un archipel ?
Et après ?
Continuer à peaufiner la typologie des archipels et faire un archipel autour de l’économie,
comment l’archipel de la symbiose peut diffuser ?
Voir comment ça se passe dans les villes et comment l’archipel peut faire avancer ça
Connecter des personnes (en mode compagnons) avec l’archipel de la symbiose
Prendre attache avec des archipels non formalisés : france active, avise, labo ESS, NIAC
pour les mettre en lien et leur parler du concept d’archipel
Retravailler la question de ce qu’est l’archipel
Atelier 4 : L’archipel comme manière d’entrer en politique de résilience :
Il s’agit de proposer pour l’ensemble du cycle électoral qui démarre aux municipales mais va
jusqu’à 2022 sans discontinuer, de placer le débat sur des politiques publiques de résilience au
coeur du débat démocratique
Membres du groupe:
Geneviève Goutouly (OJLH)
Patrick Viveret (OJLH)
Marie Hélène Izarn (OJLH)
Anne Hessel (assises)
Des éléments de contexte supplémentaire sont donnés par Patrick : la question de la résilience est
centrale avec une grande probabilité de chocs aujourd’hui (crise financière, écologiques, etc). Et
pourtant elle n’est pas au coeur du débat public. ON parle soit d’effondrement soit on parle des
enjeux économiques, sociaux comme d’habitude. Il faut que les acteurs se posent la question
d’une résilience créative.
Par rapport à cela, l’approche d’archipel paraît intéressante car en cas de chocs tous les
systèmes rigides explosent mais les systèmes souples résistent . Donc le fait de croiser la
souplesse de mêler identité racine et relation de l’archipel est intéressante de ce point de vue là.
Pour les assises de l’écologie et de la solidarité, cela pourrait être un thème de travail.
Observatoire de la décision publique pourrait jouer un rôle là dedans en évaluant les politiques
publiques sous l’angle de la résilience. Récemment, création (dans un quasi silence) d’un haut
comité à la résilience nationale.
Anne (assise écologie): les municipales ont été pour le moment un bon moment de “travaux
pratiques” pour ce que peut être l’archipel (exemple de Toulouse). Là l’archipel est utile pour
exprimer aussi des sujets sur la résilience. De gros doutes pour 2022. Aller jusqu’à l’élaboration
d’un gouvernement national avec un Archipel … Une angoisse par rapport à ça… Des
questions.
Voit assez bien comment les orga de type archipel réussissent (exemple des initiatives de
quartiers qui se lient, ex: les supermarchés coopératifs ). Mais passer de ça à une politique
européenne et nationale qui permette de faire de la résilience sans accroître les inégalités c’est
difficile ! Fonctionnement en Archipel (pouvoir s’écouter, ne pas être compétitif et discuter de sa
différence et s’en enrichir) il faut avoir une culture commune. Ok pour l’avoir en petit groupe mais
beaucoup plus difficile quand on fait de la représentation. Le problème de la représentation est
crucial (impossibilité de parler en son JE, toujours parler en NOUS)…
Patrick :
Il faut pouvoir repartir de la richesse réelle des territoires (en cas de crise financière) y
compris la mise en relation d’outils tels que les monnaies locales, etc.
Il faut aussi être capable de monter à des niveaux plus globaux : autre face de l’archipel:
capacité de construire de la reliance, des identités relations.
L’échec du dollar est programmé : il ne pourra pas être monnaie américaine ET monnaie
mondiale. Sur ce sujet comment développer une nouvelle monnaie mondiale.
Si je connecte dimension locale et dimension mondiale (ex sur la partie résilience
financière), il y a une possibilité d’une création monétaire qui serve aux investissements
écologiques et sociaux majeurs dont nous avons besoin. Et pour ce faire besoin d’une
approche qui lie local et global (pas technocratique, ni purement localiste)
Système macro européen est tellement normatif qu’il empêche les identité racines de
s’exprimer (ex: brexit) et le système nationaliste inverse nous conduit droit dans le mur et
l’éclatement de l’Europe. Besoin d’organiser l’Europe sur un système archipélique (principe
de construire des identités relations et respecter les identités racines des catalans,
écossais, etc). Le système des Nations Unis est l’inverse de ça et c’est défaillant. Société
des Nations -> Nations Unis -> ??? Archipel??
Marie-hélène : Comment l’archipel peut articuler mouvement citoyen et mouvement
politique ? En lien avec des objectifs communs et des valeurs.
Archipel = force de développement économique et social, appuyer le développement écologique
(passer par des amap), revenir sur des coopérations agricoles. L’archipel pourrait aider à revenir
vers des logiques coopératives.
L’archipel = comment rendre lisible, visible toute cette reliance et devenir une force qui
dérange . La résilience peut être efficace si on déroge le système actuel et si on peut passer
regroupement des forces défendant ces propos.
Exemple des territoires qui ont subi la désertification, l’exode rural, on voit des systèmes de
résilience se mettre en place. Il y a des territoires qui ont créé des dynamiques sociales poussés
par les citoyens. L’ESS va se déplacer dans un système en crise.
Comment on amène l’individu à avoir cette prise de conscience et à se transformer
personnellement pour travailler collectivement? Et là le fonctionnement archipel prend tout
son sens (pour mobiliser les collectifs autour d’un sujet commun . Peut créer un phénomène
d’innovation (ex; de la monnaie, au pays basque où ils se sont mis ensemble, exemple du groupe
Mondragon (système social)).
Prise de température sur l’envie de continuer sur cette réflexion :
Geneviève: Oui et surtout travailler sur le comment
Patrick: Oui, projet c’est de continuer notamment à travers l’Observatoire de la décision
publique.
Marie-Hélène: Oui, intéressant de s’être regroupé. Croiser des expériences. Mettre en
place des GT, des outils, renforcer nos compétences là dessus. Exemple créer une école.
Anne: Oui oui oui. Souhaiterait en place dans ce genre de cadre, aimerait ne pas être seule
des assises (qui ne soit pas aussi aux Jours Heureux).
Quel est le pas suivant :
Anne: Communiquer aux Assises (au comité de pilotage) ce qu’il a été fait aujourd’hui pour
dégager un PPP des Assises de l’écologie. Convaincre ses partenaires des Assises.
Marie-Hélène: Parler de l’Archipel et de la résilience aux ensembles d’entreprises que je
connais. Amener cette réflexion
Patrick:
Aider Anne par rapport aux Assises écologie, en faisant notamment un petit texte de
propositions
Inviter les membres présents lors du lancement du cycle de l’Observatoire sur ces
questions là.
Travailler lors de ma rencontre en Gironde ces questions d’archipel et résilience + mettre
en lumière aux assises ce qui se fait en Gironde.
Envoi d’un mail aux membres de ce groupe
Geneviève:
Reprendre le fil sur ce qui a été commencé avec Bruno, et Alain sur la dimension culturelle
- créer un groupe culture
Atelier 3 : archipels territoriaux et locaux et articulation
Participe : Selma, Didier, Dominique, Claude, Jean-Pierre
Présentation qui est là pourquoi ?
Selma : engagée dans Transform’ (local/Grenoble) et archipel citoyen osons les
jours heureux (national) comment faire correspondre le niveau local et le niveau
national.
Didier : très engagé sur le municipalisme agir local penser global.
Dominique : labo de l’économie sociale et solidaire ; question : comment on fait dynamique
globale et territoriale des dynamiques sectorisées comment les faire devenir système ?
articulation des archipels entre eux ou du moins des différents mondes, dimensions qui font
un territoire.
Claude : période de changement de vie quitte Paris pour un village du Gard ; situation
catastrophique, nécessité de reconstruire les territoires. Il va intégrer un habitat participatif
donc rejoindre un groupe. Il a investi beaucoup de temps dans l’archipel OLJH et est
désireux de réfléchir à la possibilité de relier sur le terrain différentes dynamiques. Sensible
à la dimension territoriale des archipels
Jean-Pierre : ex trésorier syndicaliste, archipel OLJH, dimension politique. Dynamiques
citoyennes à Rouen, Caen, et dans d’autres villes mais tout ce monde à un angle mort c’est
que les personnes ne se posent pas la question des rapports au pouvoir et à leur propre
rapport au pouvoir. En cours de création d’un groupe normand de l’archipel pour travailler
sur ces questions car les personnes ont besoin de se poser des questions sur ces rapports
de pouvoir.
Les 3C : Ce qui doit cesser, continuer et être créé ?
Jean-Pierre :
◦ Continuer : lien aux habitants, débat citoyen, ess, démocratie participative, conseils de
citoyens (seulement en plm conseil de citoyens élus donc loi limitante à faire évoluer)
◦ Créé : sur les rapports de pouvoir, il y a un problème donc là il faut créer un dispositif
(exemple : gens qui se font élire mais poids de l’institution les rends obtus – non-cumul
des mandats – suivi citoyen pendant les mandats – quels gens restent salariés (les
conseillers municipaux de base de sorte que l’insertion économique ne dépende pas du
mandat) – trouver une façon pour qu’ils n’interviennent pas que tous les six ans – budget
participatif – conseil de citoyens élus (de métropole pour ne pas avoir de disjonction
avec les cours) – conseil citoyen – conseil des jeunes – mettre des boîtes aux lettres
dans la rue – travailler sur le rapport compliqué entre élus et services (qui peuvent
bananer ceux-ci) – identifier les différents poids (exemple celui du le cabinet) pour
baliser et réduire le risque du fait qu’on a le comportement de son identité sociale… De
nouveaux citoyens peuvent être mis à l’écart car en face il y a des personnes là depuis
dix ans pas facile de leur laisser la place. Comment intégrer les nouveaux et leur laisser
de l’espace ?
Dominique :
◦ cesser : compétition et mise en concurrence entre les organisations, comment avoir
une force de proposition différente
◦ continuer : le terreau d’émergence d’initiatives avec une appétence des gens à faire,
énergie créatrice
◦ créé : les moyens de la coopération ; comment faire financer de l’ingénierie créatrice ?
les outils qui permettent de faire de la coopération ; des moyens de mesurer nos
avancées par rapport aux objectifs qu’on se fixe en coopération, des processus de
réflexivité ; créer l’archipel = créer des processus de coopération
Didier
◦ cesser et continuer : d’accord avec Dominique : S’autonomiser par rapport à l’institution
; qu’il y ait une véritable implication des citoyens et que ça ne dépende pas des élus ; la
question des services, ça dépend plutôt des gens ; faire de l’information et de la
formation des services techniques pour qu’ils comprennent les dynamiques d’archipel et
de transformation du monde ; problème des territoires fermés manque de sens ; en
Bretagne, on travaille sur les territoire ouverts, territoire mouvant où tu crées des
relations, comment tu crées une pirogue qui embarque des gens d’autres territoires
(expl : question mobilité) ?
◦ continuer : les démarches Ess (repair café etc.), trouver des moyens de les financer ;
créer des lieux vraiment citoyens, vraiment autonomes. Agir local penser global : on
nous demande des références, des exemples qui ont marché, expl il raconte l’exemple
de l’archipel. Besoin de travail de documentation, d’illustration des réussites et des
exemples (une pirogue).
Dominique : une notion qu’on développe par rapport à la mise en connection des territoires
(alimentation, précarité alimentaire) comment on fait se rencontrer des territoires ? Pratique
de visites apprenantes et agissantes ; pour dépasser nos problématiques on va voir
d’autres pour avancer plus vite. Des visites actions, l’idée de faire connaître et de faire
ensemble, que chacun en face son miel plus que d’essaimer
Didier : C’est la créolisation !
Selma
◦ ce qui doit cesser : brasser de l’air
◦ ce qui doit continuer : la reconnection ancestrale, bien-être, éducation
◦ à créer : espaces communs synergiques, cultiver le goût d’être ensemble, festif,
conviviaux. Transform’ : dynamique du changement, rencontres artistiques. chantiers
divers, au feeling, on a des temps ensemble. nouveau média, cirque, appuyer sur des
logiques d’économie transformatrice.
Claude : est dans une démarche personnelle qu’il va faire dans un groupe. l’habitat
participatif 600 en France ; favoriser les regroupement des habitats participatifs voisins
dans une région, qu’ils se regroupent ; faire des ponts avec les colibris du coin, créer des
espaces de rencontre ; proposer qu’on s’écoute vraiment quand on se rencontre que
chacun prenne le temps de se rencontrer, partager ses points positifs et limites
Jean-Pierre : à Rouen un habitat participatif va se monter ; des personnes qui créent un
comité de liaison des forces de gauches écologistes, récupérer l’idée d’archipel sans savoir
vraiment ce que c’est
Les Prochains Petits Pas :
Didier : pour Dominique, un lien est à faire avec quelqu’un à Lille dans l’ESS qui se tourne
sur l’alimentation ?
Dominique : pas possible doit d’abord mettre en oeuvre le projet pour se relier en revanche
peut donner des références de personnes qui s’occupent de ça dans la région (plein de
choses sur le PTCE)… Connection…
Jean-Pierre : besoin de mutualisation; la fabrique des transition ; ça va s’élargir, faire en
sorte qu’il n’y ait pas 5000 initiatives qui se créent ; fédération des élus… ; les villes en
transition
Claude : construction d’interconnaissance via les outils numériques (donc ça a ses limites
mais c’est bien)
◦ 1) la carte des oasis et des habitats participatifs montée par 2 assos qui ont mis en
commun toutes leurs données
◦ 2) Transiscope, une dizaine d’assos qui ont fait une carte commune qui agrège des
données sur la transition
Didier : travaille bcp avec eux, ils ont travaillé le web sémantique, vrai travail
d’archipélisation. Organisation d’un événement avec des gens qui souhaitent réellement de
construire et de fabriquer
Conclusions
La rencontre est jugée positive, malgré la fatigue qui se fait sentir, et grâce à la souplesse
et à la qualité de la facilitation par la Bascule.
L’archipel citoyen « Osons Les jours Heureux » fera un compte rendu et proposera avec le comité
d’organisation de l’agora de nouvelles pistes pour permettre d’approfondir et de diffuser la vision
archipélique et ses conséquences en terme de structure favorisant la coopération entre
organisations.